samedi, mai 3, 2025
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Les pays du Sahel frappent aux portes de l’Atlantique : une initiative marocaine déstabilise la CEDEAO et approfondit l’isolement de l’Algérie

Dans un tournant géostratégique qui redessine la carte de l’influence en Afrique de l’Ouest, les pays du Sahel — en particulier le Niger, le Mali et le Burkina Faso — misent sur l’initiative atlantique lancée par le Maroc comme alternative pratique à leur dépendance historique vis-à-vis de la CEDEAO, afin d’élargir leur marge d’indépendance politique et économique, après une rupture avec leurs partenaires traditionnels, en tête desquels figurent la France et l’Algérie.

Le magazine américain Business Insider a mis en lumière cette dynamique accélérée, considérant que le Maroc représente une « artère vitale pour l’alliance du Sahel » en ouvrant un accès durable à l’océan Atlantique à travers ses ports avancés, notamment le port de Dakhla, projet stratégique qui devrait redessiner la carte du commerce et de la logistique dans la région.

L’Atlantique comme horizon de libération… et Rabat comme porte économique

À travers cette initiative, Rabat permet aux pays du Sahel de surmonter les obstacles géographiques et politiques, en rompant l’isolement de leurs économies enclavées et en leur offrant des alternatives réalistes et stables, au lieu de dépendre des ports des pays de la CEDEAO tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin ou le Sénégal. L’initiative marocaine n’est pas seulement un projet logistique, mais une porte d’entrée vers un changement global dans les modèles de partenariat, orienté vers un développement réel et une intégration régionale équilibrée.

Croisement d’intérêts… et recul des pôles traditionnels

La France n’est plus la seule perdante de cette mutation. L’Algérie, qui misait sur sa « légitimité révolutionnaire » et ses relations historiques avec les élites dirigeantes sahéliennes, fait face à un isolement sans précédent. Ses relations avec le Mali se sont détériorées après que son armée a abattu un drone malien, provoquant une tension accrue entre les deux pays. Dans le même temps, Alger n’a pas su proposer d’alternatives crédibles ni de projets communs concrets.

L’initiative atlantique… au-delà de l’économie

Les ministres des Affaires étrangères du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont exprimé, lors de leur visite à Rabat, leur plein soutien à cette initiative, la considérant comme un pas vers la diversification des partenariats et l’émancipation vis-à-vis de l’hégémonie. Ce discours officiel traduit une nouvelle orientation politique dans la région, misant sur Rabat comme partenaire stratégique fiable, qui ne dicte pas d’agenda et ne troque pas le soutien contre la tutelle.

Après l’initiative : Rabat, futur centre de gravité en Afrique de l’Ouest ?

Tandis que l’Algérie s’enfonce dans le repli et les discours de division, le Maroc réussit à s’imposer, avec constance et réalisme, comme acteur de développement en Afrique. L’initiative atlantique semble ainsi inaugurer une nouvelle ère de coopération Sud-Sud, où Rabat lie la vision à l’utilité, l’histoire à la géographie, et l’initiative à la responsabilité.

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