280 000 spectateurs pour une soirée exceptionnelle à Mawazine
Dans l’une des soirées les plus marquantes du festival Mawazine Rythmes du Monde, le chanteur marocain Abdellah Daoudi, surnommé le rossignol de la chanson populaire, a offert un spectacle inoubliable devant une foule record estimée à plus de 280 000 personnes sur la scène de Salé. Cette performance magistrale a redonné ses lettres de noblesse à la musique populaire marocaine, en lui offrant une scène digne de son impact culturel.
Une communion avec le public
Dès les premières notes, la magie a opéré. Le public, venu en masse, a repris en chœur les plus grands succès de l’artiste : « Baghi Nnssaha », « Moul L’Qahwa », « Mazal Saber 3la Hbaliha », ou encore « Yak Jani Téléphone ». Plus qu’un simple concert, c’est une célébration collective qui a pris forme, où la musique est devenue langage commun entre l’artiste et son public.
Une mise en scène soignée et un message culturel fort
Au-delà de la performance musicale, Abdellah Daoudi a impressionné par le soin apporté à la mise en scène. Son équipe — musiciens, techniciens et direction artistique menée par Abdelatif Kafkaf — est apparue en tenue traditionnelle marocaine unifiée. Ce choix esthétique, salué par de nombreux observateurs, a offert une image artistique raffinée et a rappelé que la chanson populaire peut aussi porter une esthétique de haut niveau.
Une programmation justifiée
Le choix de programmer Daoudi à la veille de la clôture du festival n’a rien d’anodin. C’est une reconnaissance de sa notoriété croissante, et de son enracinement dans la culture musicale marocaine. Son nom figure depuis plusieurs années parmi les artistes les plus sollicités du royaume, et son influence dépasse largement les frontières du genre populaire. La direction du festival a misé sur un artiste capable de fédérer un large public, et le pari s’est révélé gagnant.
Quand les chiffres parlent…
280 000 spectateurs : au-delà du chiffre impressionnant, c’est le témoignage d’un attachement profond à une voix qui incarne le quotidien, la mémoire et l’émotion collective. À l’heure où certains festivals cherchent à importer des sons et des styles de l’étranger, le public a prouvé qu’il existe une demande massive pour des artistes locaux qui parlent à l’âme marocaine.
Une réflexion pour les décideurs culturels
Le succès de cette soirée relance le débat sur la place réservée à la chanson populaire dans les politiques culturelles officielles. Pourquoi ces artistes, qui déplacent des foules, restent-ils souvent marginalisés dans les circuits institutionnels ? L’exemple d’Abdellah Daoudi montre qu’il est possible d’allier qualité artistique, ancrage culturel et réussite populaire.
La prestation d’Abdellah Daoudi à Mawazine 2025 restera sans doute comme l’un des moments forts de cette édition. Plus qu’un simple concert, elle a révélé une vérité simple : lorsque la musique est sincère, enracinée et portée par un artiste proche de son peuple, elle dépasse toutes les barrières.
Daoudi n’a pas seulement chanté à Salé. Il a inscrit son nom dans la mémoire collective d’un public qui s’est reconnu en lui. Et c’est peut-être là le plus grand des succès.