L’Algérie s’inquiète de l’accélération du rapprochement entre le Maroc et les pays du Sahel et craint le soutien régional et international croissant à la marocanité du Sahara.
Un communiqué de la présidence algérienne a indiqué que le président Abdelmadjid Tebboune a reçu mercredi Brahim Ghali, chef du Front Polisario et président de l’entité fictive appelée « République sahraouie », et qu’ils ont discuté des relations bilatérales et des moyens de les renforcer, en insistant sur la présentation de cette entité illégitime comme un « État ».
Cette rencontre intervient dans un climat de tensions dans les camps de Tindouf, en plus de pressions américaines et occidentales sur l’Algérie et le front séparatiste pour s’engager sérieusement dans des négociations afin de résoudre le conflit du Sahara selon l’approche proposée par le Maroc, qui bénéficie d’un soutien régional et international.
La rencontre véhicule également des messages politiques que l’Algérie cherche à faire passer face à un isolement croissant dans son environnement africain, en plus de tensions ouvertes et latentes avec ses partenaires occidentaux, en tête desquels la France, qui a rejoint le camp des grandes puissances soutenant la marocanité du Sahara et l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seule solution réaliste au conflit artificiel.
Selon des analystes, cette rencontre représente un défi face à la situation actuelle dans la région, notamment au vu des développements récents relatifs au conflit au Sahara marocain. Ces développements ont accéléré la décision de Tebboune de recevoir Brahim Ghali.
À travers cette rencontre avec le chef des séparatistes, le président algérien cherche également à montrer le soutien de son pays au Polisario, qui fait face à de fortes pressions dans les camps de Tindouf, avec une colère persistante contre ses pratiques répressives et sélectives à l’encontre des habitants des camps.
L’Algérie avait déjà tenté de se distancer de ces tensions en affirmant que la gestion des camps relevait du Polisario, dans une tentative de se soustraire à sa responsabilité en tant que pays hôte et parrain du front séparatiste, alors qu’elle est également responsable de toute violation ou pratique répressive contre les Sahraouis retenus dans les camps de Tindouf sous la domination des séparatistes.
L’Algérie et le Polisario ne disposent plus d’une grande marge de manœuvre, surtout après que des sources américaines ont révélé que Washington avait appelé la partie algérienne et le front séparatiste à s’engager dans des négociations sérieuses pour mettre fin au conflit artificiel, menaçant de classer le Polisario comme organisation terroriste s’il persistait dans son approche actuelle.
Des mouvements de pays européens pour fermer les représentations du Polisario à cause de ses liens avec des organisations terroristes dans la région du Sahel indiquent également que l’étau se resserre autour du parrain algérien.
Ces développements placent l’Algérie face à des choix difficiles : soit elle revoit sa position vis-à-vis de l’entité illégitime et s’engage dans une approche réaliste, soit elle s’expose à un isolement accru.
En cas d’insistance sur sa position actuelle, elle subira davantage de pressions et devra assumer les conséquences de son entêtement et de son soutien persistant à la thèse séparatiste sous prétexte de « droit à l’autodétermination ».
Le principe d’autodétermination, derrière lequel se cachent l’Algérie et le Polisario, s’est effondré et appartient désormais au passé, selon des rapports occidentaux qui estiment qu’il n’est plus justifié d’en parler, face au réalisme de la proposition marocaine et à l’impossibilité de tenir un référendum pour un nombre limité de Sahraouis retenus dans les camps de Tindouf, dont la majorité soutient la souveraineté marocaine et rejette l’option séparatiste.
La rencontre, qui n’a pas été annoncée à l’avance, est survenue deux jours après…