jeudi, mai 15, 2025
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Mustapha Lakhsem entre interdiction de voyager et fin politique : assiste-t-on à la fin d’une expérience ou au début d’un règlement de comptes ?

Cet article s’inscrit dans le cadre d’un journalisme d’analyse approfondie, visant à lire les faits à la lumière de leur contexte politique, social et juridique, sans adopter de positions ni émettre de jugements. L’enquête judiciaire est toujours en cours ; l’article ne porte aucune accusation contre qui que ce soit et ne remet pas en cause l’indépendance de la justice, mais cherche à comprendre les dimensions de l’affaire et ses impacts possibles sur la scène locale et nationale.

La décision du juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès d’interdire à Mustapha Lakhsem, président de la commune d’Imouzzer Kandar et ancien champion du monde de kick-boxing, de quitter le territoire national a soulevé de nombreuses interrogations quant à ses arrière-plans, son timing et ses implications, d’autant plus que l’intéressé a été poursuivi en liberté provisoire dans une affaire liée aux agents contractuels, moyennant une caution de 20 000 dirhams.

La question se pose : s’agit-il d’une mesure judiciaire préventive classique ou cette interdiction de voyager cache-t-elle des dimensions dépassant le cadre technique du dossier ?

Vidéo de regrets… Message personnel ou retrait politique sous pression ?

Fait marquant, Mustapha Lakhsem a réagi via une vidéo publiée sur sa page Instagram officielle. On y voit un homme très différent de ce qu’il a montré jusque-là : troublé, hésitant, visiblement attristé.

Il y déclare : « Je suis venu pour travailler. Ce n’était pas mon ambition que la ville se retrouve dans une impasse à cause de moi. Je voulais contribuer à son développement, mais les autorités étaient contre la volonté des citoyens. Elles croient qu’elles sont contre moi, mais en réalité, elles combattent la ville elle-même ».

Était-ce un simple exutoire émotionnel ou une déclaration implicite de l’échec de son projet politique ?
Assistons-nous à un adieu forcé d’un président de commune engagé, ou à une défaite orchestrée ?

Blocage et projets de développement : jusqu’où va l’empêchement administratif, et où commence le ciblage politique ?

Depuis mars dernier, Mustapha Lakhsem avait annoncé sa démission, effective en octobre, en dénonçant un « blocage » qui aurait entravé la mise en œuvre de projets importants à Imouzzer Kandar.
Des conseillers communaux ont en parallèle déposé une plainte auprès du procureur général, l’accusant de mauvaise gestion de fonds publics et de manipulations dans le dossier des agents temporaires.

Sommes-nous face à une affaire purement administrative et financière, ou s’agit-il d’un conflit politique local où la justice devient une arme d’équilibre ?

Et Lakhsem, venu du monde du sport, a-t-il sous-estimé les règles complexes du jeu communal ?

La justice au centre de l’équation : entre indépendance et perception populaire

Personne ne doute de l’indépendance de la justice marocaine, surtout dans les affaires de gestion locale.
Mais dans une petite ville comme Imouzzer Kandar, la frontière entre décision judiciaire et lecture politique est souvent floue.
Lorsqu’un président de commune est interdit de voyage, l’opinion publique locale interprète cela comme une chute politique.

Jusqu’où les autorités, les partis politiques et les médias doivent-ils clarifier la séparation entre le juridique et le politique ?

Conclusion ouverte : la page politique de Mustapha Lakhsem est-elle en train de se tourner ?

Indépendamment du sort du dossier judiciaire, cette affaire révèle des problématiques profondes dans la gestion locale au Maroc :

  • La difficulté pour de nouveaux acteurs, hors réseaux d’influence, d’imposer leur vision.

  • L’enchevêtrement entre gestion administrative, pressions politiques et médiatiques.

  • La faiblesse des garanties institutionnelles pour ceux qui « veulent simplement travailler », comme l’a dit Lakhsem.

Peut-être que Mustapha Lakhsem n’était pas préparé aux complexités de la politique locale, mais il a au moins eu le mérite de poser les vraies questions :

Qui bloque le développement ? Qui profite de l’échec des conseils communaux ? Et qui paie la facture ?

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