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Les cartes de presse au cœur de la controverse : quelles garanties de transparence et d’inclusion dans la gestion du secteur ?

Le Bureau exécutif du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) s’est réuni le vendredi 2 mai 2025 dans un contexte professionnel marqué par des tensions croissantes. Au cœur des préoccupations : le dossier des cartes de presse professionnelles et les relations avec le comité provisoire chargé de la gestion du secteur de la presse et de l’édition.

Entre incompréhension et exclusion : quelle place pour le syndicat ?

Le SNPM a exprimé, dans un communiqué rendu public, sa préoccupation face à l’absence de réponse à ses correspondances adressées au président du comité provisoire, notamment concernant sa participation à la commission chargée de l’examen des demandes de cartes de presse pour l’année 2025. Cette situation soulève des interrogations légitimes sur les critères d’inclusion dans les processus décisionnels, ainsi que sur le respect des instances professionnelles historiquement représentatives.

Questions essentielles :

  • Les décisions stratégiques dans le secteur de la presse sont-elles aujourd’hui prises sans concertation avec les représentants élus ?

  • Quels mécanismes garantissent l’équité et la transparence dans l’attribution de la carte professionnelle ?

  • Le secteur est-il en train de connaître une recomposition silencieuse de ses équilibres institutionnels ?

La carte de presse : outil de régulation ou instrument de sélection ?

Le syndicat indique avoir reçu plusieurs réclamations de la part de journalistes qui n’ont pas obtenu la carte professionnelle, sans justification claire ni publication des critères de refus. Certains ont reçu des réponses ambiguës telles que « dossier en traitement » ou « documents manquants », sans précisions supplémentaires.

Cela conduit à se demander si la carte de presse remplit encore son rôle de régulateur professionnel, ou si elle risque de devenir un levier d’orientation sélective, voire de marginalisation.

Problèmes soulevés :

  • L’absence de publication des listes des bénéficiaires alimente le flou.

  • Le manque de communication sur les critères appliqués nuit à la confiance et à la crédibilité du processus.

  • Le droit à l’information et à la transparence est un principe fondamental de toute gestion institutionnelle.

Éthique et discipline : vers quel encadrement ?

Un autre point abordé concerne le fonctionnement de la commission d’éthique, issue du comité provisoire, qui a récemment annoncé avoir traité plusieurs dossiers disciplinaires. Le SNPM souligne ne pas avoir été informé des détails des décisions ni de la méthodologie suivie, notant que certaines affaires concernent des membres de ses instances.

Cela invite à poser la question suivante :
S’agit-il d’une régulation saine fondée sur l’éthique professionnelle ou d’une utilisation discutable des outils disciplinaires ?

Le syndicat rappelle que toute mesure disciplinaire doit s’appuyer sur des bases juridiques claires, et non sur des interprétations extensives pouvant porter atteinte aux droits professionnels.

Le rôle du comité provisoire : mission transitoire ou pouvoir durable ?

Initialement conçu comme une instance transitoire pour pallier un vide institutionnel, le comité provisoire semble aujourd’hui assumer un rôle étendu, avec des prérogatives croissantes, sans toujours associer les autres parties prenantes du secteur. Cette évolution interpelle :

  • Le comité provisoire agit-il dans le cadre de son mandat initial ou tend-il à s’ériger en structure permanente ?

  • Le dialogue avec les organisations représentatives est-il encore possible et souhaité ?

  • La profession peut-elle se reconstruire sans ses acteurs historiques et sans cadre démocratique concerté ?

Position du syndicat : pour une gouvernance partagée et équitable

Dans son communiqué, le SNPM insiste sur la nécessité d’une gestion transparente des cartes de presse. Il appelle à la publication des listes de bénéficiaires et à l’implication effective du syndicat dans l’élaboration des critères et l’évaluation des demandes.

Il propose la tenue urgente d’une réunion élargie de la commission des cartes, avec un ordre du jour clair : présenter le bilan, débattre des modalités de gestion, et tracer les perspectives d’une réforme inclusive.

Conclusion – Maghreb Alaan :

Le secteur de la presse vit-il une mutation profonde qui risque de redessiner durablement ses contours institutionnels ?
Le comité provisoire est-il devenu un centre de pouvoir à part entière, échappant à tout cadre transitoire ?
Une réforme du secteur peut-elle être légitime sans la participation effective des corps représentatifs historiques ?

Des questions lourdes et complexes, qui méritent des réponses officielles et transparentes. C’est à ce prix que la confiance pourra être restaurée, et que les fondements d’une gouvernance partagée et respectueuse des équilibres professionnels pourront être rétabli

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