vendredi, juin 13, 2025
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Paris… L’autre visage d’une capitale qui illumine et exclut

Analyse d’un écrivain témoin d’un Paris à deux vitesses
Par : Abdel Salam Fazzazi

Quand on évoque Paris, les images les plus classiques s’imposent : la Tour Eiffel scintillante, les Champs-Élysées vibrants, les cafés littéraires de Montmartre… Une capitale vendue au monde entier comme le cœur de la lumière, de la culture, du romantisme. Mais derrière cette vitrine, se cache un autre visage, ignoré, passé sous silence, marginalisé. Celui des banlieues. Celui de millions de voix que personne n’écoute.

Paris autrement : une ville à deux vitesses

Il ne s’agit pas ici d’un réquisitoire, mais d’une prise de conscience vécue. L’auteur écrit depuis un quartier chic – Bourgogne – avec une vue imprenable sur la Tour Eiffel. Pourtant, la mémoire l’entraîne vers ces zones qu’on n’invite pas dans les cartes postales. Là où vivent les « minorités », les fils d’immigrés. Là où le rêve d’intégration se heurte à un mur : celui de l’indifférence sociale, du racisme ordinaire et des politiques sélectives.

Comment une ville qui se veut universelle tolère-t-elle de telles fractures sociales ?
Pourquoi les écrivains engagés, souvent prompts à défendre les droits humains, évitent-ils de s’attarder sur ces périphéries ?

Banlieues : entre colère et oubli

Les banlieues – ces fameux banlieues – sont devenues synonymes de révolte, d’échec scolaire, de chômage, de violences urbaines. Mais elles sont bien plus que cela. Ce sont les marges où s’exprime un sentiment d’exil intérieur. Des lieux où l’égalité républicaine se dérobe, jour après jour.

Le regard porté sur ces quartiers est souvent biaisé. Lorsqu’un événement tragique survient, les projecteurs s’allument – brièvement – puis s’éteignent. Les politiques y voient un problème sécuritaire. Les médias un sujet de polarisation. Rarement y voit-on une réalité humaine.

La République à l’épreuve : entre intégration et stigmatisation

La contradiction est profonde : la République française prône la liberté, l’égalité et la fraternité. Pourtant, elle restreint certains signes religieux, questionne les prénoms « non-français », et accuse de séparatisme ceux qui tentent simplement de préserver une identité double, multiple.

Est-ce l’identité nationale qui est menacée ?
Ou bien est-ce la démocratie qui devient à géométrie variable ?

Face à la montée des tensions, l’État choisit trop souvent la répression au lieu de la réparation. L’obsession sécuritaire supplante les urgences sociales. Les discours politiques amalgament religion, immigration et criminalité. Le vivre-ensemble devient un slogan, alors qu’il devrait être un projet.

Une voix qui parle de l’intérieur

Abdel Salam Fazzazi n’écrit pas de loin. Il observe, il traverse, il témoigne. Il se souvient aussi d’une chanson de Abdelwahab Doukkali – Montparnasse – qui disait déjà l’exil, l’injustice, la solitude du migrant. Et il pose, à travers sa plume, une question simple mais essentielle : peut-on aimer une ville sans interroger ses blessures ?

En guise de conclusion :

Faut-il une autre Paris ?
Ou simplement une justice sociale qu’on attend depuis trop longtemps ?

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