À partir de l’article du Dr Mohamed TAYAR, président de l’Observatoire national des études stratégiques
À un tournant décisif de la question nationale, un chapitre sombre longtemps étouffé refait surface : les crimes du Polisario contre les civils marocains dans les régions orientales du Sahara durant les années 1970 et 1980.
Dans un article récemment publié, le Dr Mohamed Tayar appelle à rouvrir ce dossier occulté, affirmant qu’il est temps d’engager une reddition des comptes historique qui ne saurait être prescrite.
Mais pourquoi ce dossier a-t-il été écarté de l’agenda national et international pendant si longtemps ? Et qui a intérêt à ce que la voix des victimes soit réduite au silence ?
Une mémoire trouée… et des vies suspendues dans les marges de l’Histoire
De Lebrirate à Assa, en passant par Tan-Tan, Tata, Aouinet Lahna ou Mahamid El Ghizlane, ces zones ont connu une série d’attaques sanglantes perpétrées par les milices du Polisario. Résultat : des centaines de civils marocains tués, brûlés, égorgés ou enlevés, dans des opérations systématiques répondant pleinement à la définition des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité ».
Pourquoi ces crimes n’ont-ils pas été documentés à l’époque avec rigueur ? Ont-ils été relégués à de simples dossiers sécuritaires, au lieu d’être traités comme une cause nationale et internationale ?
Du terrorisme du passé à l’hypocrisie du présent
Pour le Dr Tayar, les critères internationaux utilisés pour qualifier des groupes comme terroristes s’appliquent parfaitement au Polisario. Il ne s’agit pas de violences isolées, mais d’une stratégie pensée pour déstructurer le tissu social des régions sahariennes orientales. Aujourd’hui encore, des familles en subissent les séquelles psychologiques, sociales et économiques, dans l’indifférence générale.
Comment expliquer que des groupes comme Boko Haram ou les Houthis soient désignés comme terroristes, tandis que le Polisario continue à se présenter comme un « mouvement de libération » ? Le silence de certaines puissances internationales est-il une forme de complicité ou de réalisme diplomatique ?
Justice mémorielle et dissuasion stratégique
Le Dr Tayar ne se limite pas à dénoncer : il propose d’aller plus loin, en poursuivant le Polisario devant les juridictions internationales pour crimes contre l’humanité. Il appelle à instrumentaliser la dynamique internationale favorable au Maroc pour corriger le récit biaisé du conflit, notamment en direction de l’opinion publique occidentale.
Que devrait faire le Maroc aujourd’hui ? Se contenter d’une posture défensive ou adopter une stratégie offensive de communication internationale ?
La voix des victimes… miroir d’un pays oublié
À l’heure où les récits sont manipulés et les perceptions déformées, la voix des victimes reste le seul repère éthique possible. Ces citoyens marocains, dont la souffrance a été ensevelie sous le sable de l’oubli, font partie intégrante d’une mémoire collective qu’il est urgent de raviver — non pas dans un esprit de revanche, mais dans une logique de vérité et de justice.
Une question cruciale demeure :
Où sont aujourd’hui les enfants et les petits-enfants de ces victimes ? Ont-ils été réhabilités ? Sont-ils devenus des acteurs de la défense de la cause nationale ou bien ont-ils été abandonnés comme leurs aînés ?
Conclusion de Maroc Maintenant : La mémoire est un acte de résistance… si elle est convoquée avec lucidité
Dans la bataille du récit international, il ne suffit plus de répondre à la propagande algérienne : il faut affirmer notre propre récit avec douleur, vérité et légitimité.
Reconnaître les crimes du passé n’est pas un appel à la haine, mais un fondement indispensable pour toute stratégie de paix juste et durable.
