Dans un tournant stratégique révélateur dans l’agenda de la connectivité maritime et logistique de l’Algérie, le ministre algérien des Transports, Lazhar Hani, a annoncé un projet en cours d’étude visant à établir une ligne maritime directe entre l’Algérie et la capitale qatarie Doha, en passant par plusieurs ports arabes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, notamment en Tunisie, en Libye, en Égypte, en Arabie Saoudite et au Sultanat d’Oman dans des phases ultérieures — avec l’exclusion notable du Maroc.
Et ce, malgré le fait que le Royaume abrite l’un des ports africains les plus importants et les plus compétitifs à l’échelle mondiale, le port Tanger Med, considéré comme un pivot central dans les réseaux de transport et de logistique internationaux et régulièrement classé parmi les meilleures plateformes portuaires selon les indicateurs mondiaux du commerce maritime.
Cette annonce coïncide avec une intensification médiatique orchestrée par certains médias algériens et qataris, relayant des informations non vérifiées sur le prétendu passage de navires de la compagnie danoise Maersk transportant des armes vers Israël via les ports marocains. Des allégations que plusieurs observateurs qualifient de campagne de désinformation ciblant l’image du Maroc et la réputation de ses infrastructures portuaires, dans une tentative manifeste de saper sa position dans le système logistique mondial.
Le projet en question, décrit comme « stratégique » par le responsable algérien dans une interview à l’agence de presse qatarie (QNA), bénéficie du soutien direct du président Abdelmadjid Tebboune. Il vise, selon ses initiateurs, à renforcer les échanges commerciaux et à faciliter la circulation des marchandises entre la Méditerranée et le Golfe, dans un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.
Dans ce cadre, Lazhar Hani a salué l’expérience qatarie dans le domaine des transports, mettant en avant l’infrastructure avancée et les réseaux de communication modernes que l’émirat a développés ces dernières années. Il a souligné que l’Algérie aspire à tirer parti de cette expérience dans le cadre d’un partenariat « gagnant-gagnant ».
