mardi, juillet 29, 2025
AccueilActualitésMonarchie et stabilité à l'ére des effondrements : Mohamed Oujjar ouvre le...

Monarchie et stabilité à l’ére des effondrements : Mohamed Oujjar ouvre le débat depuis « Hadith Al-Arab »

À un moment où les référentiels de l’État-nation s’effondrent dans le monde arabe et où les institutions des républiques classiques se délitent, le ministre et militant des droits humains marocain Mohamed Oujjar intervient sur le plateau de l’émission « Hadith Al-Arab » diffusée sur Sky News Arabia pour poser l’une des questions les plus sensibles et controversées : les régimes monarchiques sont-ils plus résilients face aux crises, et capables d’assurer la continuité à l’ére des effondrements politiques ?

Au-delà des républiques : le rêve monarchique ou l’absence d’alternatives ?

Oujjar estime que les monarchies arabes, contrairement aux idées reçues, non seulement ont survécu, mais sont devenues un modèle revisitable pour les élites et les peuples, non pas comme des régimes parfaits, mais comme des alternatives rationnelles dans un contexte de chaos et de coups d’État.

L’analyse dépasse la glorification et s’ancre dans des faits : d’anciennes républiques arabes dévastées par la violence, incapables de garantir les droits sociaux et politiques les plus fondamentaux.

Mais des questions essentielles subsistent :

  • La légitimité historique et religieuse suffit-elle à protéger les monarchies ?
  • Leur survie repose-t-elle plutôt sur leur capacité à s’adapter et à s’ouvrir aux réformes ?

Le Maroc, une exception cumulative

Dans le cas marocain, Oujjar insiste sur la spécificité du modèle monarchique, qui aurait cumulé plusieurs formes de légitimité : historique, religieuse, nationale (via la lutte pour l’indépendance), puis institutionnelle par l’action politique et sociale.

Mais cette accumulation a coïncidé avec un affaiblissement des partis et des corps intermédiaires, faisant de la monarchie le seul pilier stable de l’État.

Des républiques formelles, sans vision ni relais

Oujjar va plus loin que la défense monarchique : il critique des républiques vidées de leur substance, devenues des « dynasties » déguisées, incapables de rénover l’État ou de faire émerger des élites.

Qui tient ces républiques pour responsables ? Qui forme les nouvelles élites ? Où sont passés le syndicat, l’université, le parti comme espaces de production de sens collectif ?

Crise de représentation ou crise culturelle ?

Oujjar parle d’une double crise : des élites politiques impuissantes et une société désabusée. Les réseaux sociaux comblent le vide, mais sans vision ni projet.

Le danger : l’échec des partis n’est plus compensé par une production intellectuelle ou culturelle structurante.

Qui dirige l’opinion publique à l’ère des plateformes ?

L’une des alertes majeures de l’intervention d’Oujjar concerne le retrait des intellectuels de la sphère publique, abandonnée aux influenceurs et aux discours instantanés.

  • Une démocratie peut-elle se réformer sans ses penseurs ?
  • La monarchie peut-elle suppléer à l’échec du système intellectuel et politique ?

Moderniser les monarchies ou capitaliser sur le chaos ?

Tout en défendant la monarchie, Oujjar appelle à sa modernisation continue, face aux défis numériques, générationnels et sociaux.

La légitimité, rappelle-t-il, n’est pas héréditaire, mais se reconquiert chaque jour par l’écoute et l’action.

Conclusion : penser la monarchie comme horizon, pas seulement comme régime

Oujjar n’idéalise pas les monarchies. Il plaide pour un modèle capable de stabilité, de réforme, et de réconcilier les citoyens avec l’État.

La véritable question n’est plus : monarchie ou république ? Mais : quel système peut garantir la survie et la vitalité de l’État lui-même ?

Articles connexes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Les plus lus

Recent Comments