De Paris à Marrakech, puis Casablanca… il ne s’agit pas simplement d’une tournée artistique ordinaire, mais bien d’un voyage narratif et satirique proposé par le comédien Basso, avec sa voix singulière et sa présence à la fois calme et déconcertante.
« Atoooooot » n’est pas un simple spectacle humoristique, c’est une extension naturelle d’un projet artistique fondé sur l’interpellation avant de déclencher le rire, transformant la scène en un espace critique social où l’humour côtoie la conscience éveillée.
De « Mandarin » à « Atoooooot » : l’humour comme fil conducteur entre satire et révélation
Après le succès de son précédent spectacle « Mandarin », qui a parcouru plusieurs villes marocaines et européennes, Basso revient relever le défi, affirmant qu’il n’est pas qu’un « humoriste populaire » mais un artiste doté d’une sensibilité théâtrale, porteur des récits d’une société oscillant entre ruse et espoir tenace.
Ce nouveau spectacle, produit par Work Event, n’est pas qu’une occasion de divertissement, il est un démontage humoristique subtil des contradictions marocaines :
de la fragilité du quotidien aux paradoxes des relations sociales, du pouvoir aux comportements consuméristes, des difficultés économiques à la créativité d’adaptation, en passant par ces petits détails que chaque Marocain connaît, rit et parfois souffre.
Casablanca… Pas seulement un nouveau public, mais un test populaire de sincérité artistique
Casablanca, cette ville qui ressemble au rire mêlé de soupirs, était une étape cruciale pour la tournée « Atoooooot ».
Pas seulement parce qu’elle est la capitale économique, mais parce qu’elle met à l’épreuve chaque artiste quant à sa proximité avec l’âme des gens et leur franchise brute.
Le fait que Basso fasse rire Casablanca après Paris et Marrakech est un signe de la légitimité de son approche et de la force de son lien humain, fondé sur des connexions invisibles entre l’artiste et un public qui sait quand et pourquoi rire.
« Atoooooot » : pas un titre anodin, mais l’expression d’un moment d’explosion silencieuse au Maroc
Le cri contenu dans le titre « Atoooooot » n’est pas qu’une imitation humoristique, il peut se lire comme un symbole d’une tension refoulée au cœur de la société.
Un cri de répétition qui s’est transformé en rire, une habitude devenue rite collectif.
Dans « Atoooooot », le rire n’est pas un exercice de légèreté, c’est un acte de résistance face au poids quotidien.
Basso… Une voix différente dans un paysage humoristique saturé de clichés
À une époque où les spectacles de « rire rapide » se multiplient et où certains « humoristes » réduisent la créativité à des gestes et blagues usées, Basso suit un autre chemin.
Il écrit ses spectacles avec la langue du public tout en les élevant au niveau de la réflexion, sans sacrifier le plaisir du divertissement.
Il fait partie de cette rare catégorie d’humoristes marocains qui comprennent que la scène n’est pas seulement un lieu d’exutoire, mais un moment de conscience collective, ouvrant parfois la porte à l’autocritique d’une manière sarcastique mais poignante.