Dans l’écrin majestueux de la Cour du Pacha à Casablanca, lieu chargé d’histoire et de résonances patrimoniales, la créatrice Meryem Belkhayat a célébré 18 ans de passion et de création à travers un défilé au nom évocateur : « Murmures ».
Plus qu’un simple événement de mode, ce fut un rituel artistique marocain à part entière, une ode au caftan comme vecteur identitaire, miroir d’une féminité enracinée, et langage silencieux entre l’esthétique et l’appartenance.
La collection automne-hiver 2024-2025 se veut poème textile : des teintes chaudes comme le chocolat noir, le vert pistache, le gris minuit ou le rose pâle enveloppent des silhouettes où l’organza, le velours et la dentelle dialoguent avec noblesse. Chaque pièce semblait chuchoter à voix basse : « Ici, la beauté prend son temps. »
Loin des tendances éphémères, Belkhayat propose une vision du luxe ancrée dans la mémoire et l’héritage. Le choix du lieu n’est pas anodin : c’est en habillant la pierre ancienne que la créatrice rend hommage à la profondeur de la culture marocaine, inscrivant la mode dans un récit plus vaste, celui d’un peuple, d’un art de vivre, d’une transmission.
Avec « Murmures », elle ne signe pas seulement une collection : elle affirme que le caftan est un manifeste, celui d’une élégance enracinée, d’une féminité libre et fière, et d’un Maroc qui conjugue avec grâce la tradition et la modernité.
En célébrant ses 18 années de création, Meryem Belkhayat ne regarde pas en arrière, mais projette l’héritage dans l’avenir, dans une démarche où chaque fil, chaque broderie, chaque silhouette deviennent des fragments d’un patrimoine vivant et toujours en dialogue.
