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Du mandat de Daki à celui de Bouloui : Un nouveau souffle pour le Parquet général au Maroc ?

Dans une cérémonie hautement symbolique tenue le 14 mai 2025 au siège de la Présidence du Ministère Public à Rabat, la passation de pouvoirs entre le procureur sortant, M. Moulay Hassan Daki, et le nouveau Procureur général du Roi près la Cour de cassation, M. Hicham Bouloui, marque un moment fort de la vie institutionnelle du Maroc.

Mais au-delà du protocole, ce changement soulève une question essentielle : assisterons-nous à une continuité ou à une inflexion stratégique au sein du Ministère Public ?

Hicham Bouloui : continuité institutionnelle ou rupture discrète ?

Dans son discours inaugural, M. Bouloui a réaffirmé son attachement aux principes fondateurs de l’indépendance du pouvoir judiciaire, de la primauté du droit et de la protection des droits et libertés. Des mots justes, mais qui appellent une question essentielle :

Le nouveau chef du Parquet pourra-t-il réellement traduire ces engagements en réformes concrètes, notamment en matière de détention préventive, de transparence des poursuites, et de contrôle de la police judiciaire ?

Un changement de style, mais pour quel impact ?

Connu pour son expérience dans les sphères de la gouvernance et des droits humains, Hicham Bouloui semble incarner un profil plus ouvert à la société civile. Cette ouverture, qu’il a lui-même mise en avant, pourrait-elle amorcer une nouvelle dynamique de dialogue avec les ONG, les avocats, les journalistes, et les défenseurs des droits ?

Le Ministère Public pourrait-il enfin devenir un acteur central dans la lutte contre les abus, notamment dans les dossiers sensibles liés à la liberté d’expression ?

Quelle indépendance réelle pour le Parquet général ?

Depuis son indépendance formelle du ministère de la Justice en 2017, le Parquet marocain reste au centre de vifs débats sur son autonomie réelle. Dès lors, une série d’interrogations s’impose :

  • Le nouveau Procureur général aura-t-il les moyens institutionnels et politiques pour renforcer la transparence et rendre des comptes ?

  • Le citoyen marocain pourra-t-il espérer une publication plus régulière de la politique pénale, un meilleur accès à l’information judiciaire et une réduction de l’arbitraire ?

Une opportunité pour restaurer la confiance ?

La nomination de Hicham Bouloui intervient à un moment charnière. Le défi n’est pas seulement de poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, mais d’engager des réformes audacieuses susceptibles de restaurer la confiance dans la justice pénale et de garantir une meilleure protection des libertés fondamentales.

Ce changement à la tête du Parquet est-il l’occasion d’insuffler une nouvelle culture de la responsabilité, de la rigueur juridique et de l’ouverture sur la société ?

Conclusion :
Le passage de témoin entre Daki et Bouloui dépasse la simple formalité administrative. Il pose les jalons d’un débat fondamental : quelle justice pénale voulons-nous pour le Maroc de demain ? Une justice de façade ou une justice garante des droits et des principes démocratiques ?

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