vendredi, juin 13, 2025
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Mohamed Echerki… Quand le silence devient couleur, et l’errance mémoire

Contempler les œuvres de Mohamed Echerki, ce n’est pas seulement observer des tableaux : c’est entrer dans un univers chargé de mémoire, d’angoisse douce, de nostalgie et d’introspection. Son pinceau ouvre les cicatrices du passé avec une tendresse douloureuse, transformant le silence en cris colorés et l’errance intérieure en moments esthétiques suspendus.

À une époque dominée par la superficialité visuelle, Mohamed Echerki fait le choix du contre-courant : il plonge dans les profondeurs de son être, non pour se raconter, mais pour extraire ce qui ne peut être dit autrement que par la peinture.

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Lors de sa récente participation à l’exposition Living 4 Art à Casablanca, le 3 mai, il a présenté cinq toiles intenses aux titres évocateurs :
Symphonie du silence,
Les Cris et les Murmures,
Le Cœur en quête,
Perdu dans ses pensées,
Moments de calme dans la Médina.

Ces œuvres ont interpellé les visiteurs et séduit les critiques par leur charge émotionnelle, leur sincérité brute, et leur manière abstraite de traduire l’inquiétude existentielle dans un monde en quête de sens.

Pour Mohamed Echerki, ses toiles ne sont pas de simples productions visuelles, mais des fragments de mémoire, des confessions silencieuses :
« Depuis environ sept ans, tout ce que je crée est une tentative d’écrire une autobiographie. Revenir aux commencements… Ce sont les racines qui nourrissent ma démarche artistique. Je ne garde de mon enfance que ce qui a laissé une empreinte profonde, surtout ce passage brutal de l’enfance au monde adulte, quand je me suis retrouvé face à l’inconnu. »

Ses œuvres ne livrent pas de réponses. Elles posent des questions, suspendues entre rêve et réalité, entre ce qui fut et ce qui aurait pu être. Chaque tableau devient un miroir où l’artiste affronte sa propre image, tente de réparer les brisures, et d’affirmer, à travers l’art, une forme de résistance intérieure.

Artiste et critique à la fois, Mohamed Echerki confie :
« Je ne me satisfais jamais de ce que je fais. Le critique en moi est toujours éveillé, exigeant. Il me pousse à douter, à réinterroger chaque œuvre. Est-ce vraiment de l’art ? Peut-il évoluer ? Porte-t-il une énergie nouvelle pour la vie ? »

S’il a été influencé par de grandes figures de la peinture marocaine – comme Abdelkader Laaraj, proche du regretté Mohamed Melehi – Mohamed Echerki a très tôt tracé sa propre voie, guidé par une voix intérieure singulière et authentique.

Il est un artiste en devenir perpétuel, convaincu que la reconnaissance ne vient ni de l’imitation, ni de la précipitation, mais du travail de fond, de l’enracinement dans la sincérité. Il porte son rêve avec calme, mais avance avec une confiance forgée par la vérité de son expérience et la clarté de sa vision.

Mohamed Echerki ne peint pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il le ressent. Il peint parce qu’il ne peut vivre sans art. Le pinceau est devenu l’extension de son âme, une arme douce face aux cruautés de l’existence.

Dans un monde pressé où les détails se perdent, l’art de Mohamed Echerki nous invite à la pause, à l’introspection. Il crée des œuvres comme des refuges silencieux, où les formes et les couleurs parlent à la place des mots, et où l’on apprend à écouter ce que le cœur n’ose dire.

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