dimanche, avril 20, 2025
AccueilActualitésNabil Benabdallah frappe fort : « La majorité est née d’une corruption...

Nabil Benabdallah frappe fort : « La majorité est née d’une corruption électorale sans précédent… et l’opposition n’est pas un luxe »

Sommes-nous à l’aube d’un séisme politique capable de redessiner la carte du pouvoir au Maroc ?

Dans une intervention incendiaire, empreinte de colère et d’alerte, Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a vivement dénoncé ce qu’il qualifie de « méthodes corrompues » ayant donné naissance à l’actuelle majorité gouvernementale, affirmant que le Maroc n’avait jamais connu, depuis son indépendance, un tel niveau de manipulation électorale.

S’agit-il d’un simple discours enflammé ? Ou d’un diagnostic lucide d’une dérive politique grave qui menace l’expérience démocratique marocaine ? Et ce qu’il appelle un « séisme » politique est-il réellement possible ? Ou n’est-ce qu’un cri dans un paysage verrouillé par les compromis opaques et les intérêts particuliers ?

Alerte pour 2026 : « Le pire est à venir si l’on ne réagit pas »

Benabdallah n’a pas seulement dressé un constat alarmant, il a également lancé un avertissement clair sur un possible scénario encore plus catastrophique lors des élections de 2026, affirmant que le pays court un grand risque si les mêmes pratiques persistent.

« Ce qui s’est passé lors des dernières élections n’est pas seulement une fraude, mais une défiguration du processus démocratique, où l’argent et le pouvoir ont écrasé la volonté des citoyens. »

Cette déclaration soulève une question essentielle : l’État a-t-il réellement la volonté politique d’ouvrir le dossier de la transparence électorale ? Et la majorité au pouvoir acceptera-t-elle de se soumettre à une enquête sérieuse sur sa propre légitimité ?

نبيل بنعبد الله يُفجّرها: “الأغلبية وُلدت من فساد انتخابي غير مسبوق.. والمعارضة ليست ترفًا”

Commission d’enquête parlementaire : espoir d’un choc révélateur ?

Benabdallah mise sur la création d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ce qu’il considère comme une grave dérive électorale. Selon lui, ses conclusions pourraient provoquer une « secousse » non seulement dans les institutions, mais aussi au sein de la société tout entière.

« Ce tremblement pourrait permettre de rebattre les cartes et de construire un vrai projet alternatif pour le peuple. »

Mais une telle commission serait-elle réellement indépendante et efficace ? Ou se transformerait-elle en simple outil de diversion ?
Et surtout : l’opposition dispose-t-elle aujourd’hui des moyens politiques et juridiques pour traduire cette indignation en changement concret ?

L’opposition, un choix ? Non, une résultante de la manipulation politique

Pour Benabdallah, l’opposition n’est pas un choix volontaire, mais plutôt la conséquence d’un système électoral vicié. Il affirme que les partis ne s’engagent pas dans les élections pour rester dans l’ombre, mais pour réaliser leurs projets politiques.

« Nous ne participons pas aux élections pour jouer le rôle de figurants. Nous proposons des programmes, des idées… mais on nous repousse dans l’opposition parce que les résultats sont façonnés d’avance. »

Cela pose une question cruciale : le Maroc permet-il réellement une alternance démocratique authentique ? Ou bien existe-t-il des lignes rouges que les urnes ne peuvent franchir, quel que soit le vote des citoyens ?

Le Chef du gouvernement et son mépris du Parlement : un précédent dangereux ?

Benabdallah a rappelé une déclaration choquante du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant le Parlement, lorsqu’il avait affirmé :

« Ce que vous dites, ça entre par une oreille et sort par l’autre. »

Pour lui, cette phrase symbolise une dérive grave dans la manière dont l’exécutif traite l’institution législative :

« C’est un mépris total de l’expérience démocratique. D’autres chefs de gouvernement, même en désaccord, avaient une attitude respectueuse vis-à-vis du Parlement. »

Cela pousse à s’interroger : peut-on encore garantir un équilibre des pouvoirs avec un Chef de gouvernement qui traite ainsi les élus ? Et pourquoi aucune autorité constitutionnelle ne réagit face à cette forme de banalisation de l’irrespect institutionnel ?

Deux poids, deux mesures : quand l’opposition est plus surveillée que le gouvernement

Enfin, Benabdallah a pointé du doigt une asymétrie choquante : l’opposition, selon lui, subit davantage de pression et de critiques que les partis au pouvoir, comme si elle était responsable de la gestion du pays.

« Depuis trois ans, on exige de nous, opposition, bien plus que ce qu’on demande à ceux qui gouvernent. Comme si c’était nous qui détenions les leviers du pouvoir. »

Ce déséquilibre dans le traitement médiatique et institutionnel soulève une interrogation de fond : comment une démocratie peut-elle se consolider si l’opposition est systématiquement marginalisée et diabolisée ?

Conclusion : Vers une refondation politique ou vers l’enlisement ?

Le discours de Nabil Benabdallah sonne comme un cri d’alarme lancé dans un climat politique tendu. Mais il laisse aussi entrevoir une ambition : celle de provoquer un réveil démocratique, de fédérer des forces politiques et sociales pour construire une alternative crédible.

La question qui reste en suspens est donc simple, mais fondamentale : le Maroc est-il prêt à écouter cette alerte ? Ou choisira-t-il d’ignorer la secousse, au risque d’en subir une plus violente demain ?

Articles connexes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Les plus lus

Recent Comments