mardi, décembre 2, 2025
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Le gouvernement change les visages, pas les politiques ? … Nouvelle dynamique ou simple redistribution des postes ?

Nomination à l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) : symbolique du changement ou tournant structurel ?

Ce jeudi, le Gouvernement marocain a validé la nomination de Abdellah Achouikh à la tête de l’ANAPEC, dans le cadre d’un ensemble de remplacements à des postes stratégiques. Cette décision arrive à un moment où la Maroc fait face à un taux de chômage élevé, à une migration des compétences et à des défis structurels persistants sur le marché du travail. Il ne s’agit donc pas simplement d’un changement à la tête de l’agence, mais d’un signal – qu’il reste désormais à traduire en actes.

Analyse du contexte

  • Le taux de chômage national s’est élevé à environ 13 % en 2023-24, avec un pic dramatique chez les 15-24 ans (plus de 35 %) selon le rapport Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). OECD+2Morocco World News+2

  • Le phénomène de la migration des talents se trouve renforcé par l’incapacité du marché interne à absorber les jeunes diplômés ou les profils qualifiés. Une analyse évoque « un manque de correspondance entre les compétences produites et la demande ». Policy Center+1

  • Le système de formation et d’enseignement supérieur produit des cohortes sans garantie d’insertion rapide ou adaptée : les taux de chômage des diplômés dépassent 19 % dans certains cas. Fidupartner+1

Questions cruciales à poser

  1. Cette nomination constitue-t-elle un simple renouvellement de personnes ou bien marque-t-elle un changement de paradigme dans la stratégie de l’ANAPEC ?

  2. Quelle sera la feuille de route claire et mesurable pour faire reculer réellement le chômage des jeunes dans un délai raisonnable ?

  3. Comment l’agence entend-elle freiner la fuite des compétences ? Existe-t-il un plan pour rapatrier ou retenir les talents ?

  4. Quels indicateurs publics seront mis en place pour mesurer la performance de l’agence (qualité des emplois créés, taux d’insertion des diplômés, durée moyenne avant placement…) ?

  5. Dans un contexte où plusieurs ministères croisent leurs interventions (emploi, formation, enseignement supérieur, intégration), comment garantir une coordination efficace et éviter les doublons ?

  6. Le contenu des formations – initiales et continues – sera-t-il révisé pour mieux coller aux besoins des secteurs d’avenir (numérique, agro-industrie de valeur, transition verte) ?

  7. L’économie marocaine est-elle prête à absorber ces compétences ? Ou bien le pays restera-t-il dépendant de l’exportation de talents ?

  8. Quelle place pour l’innovation, l’entrepreneuriat et la valorisation des compétences dans cette stratégie ?

  9. Comment l’implication des jeunes, des entrepreneurs, de la société civile sera-t-elle garantie dans l’élaboration de la politique de l’ANAPEC ?

  10. La lutte contre l’informalité, la création d’emplois stables et de qualité est-elle vraiment au cœur de la stratégie nouvelle ou reste-t-elle accessoire ?

Conclusion
La nomination de Abdellah Achouikh à la tête de l’ANAPEC peut être perçue comme un tournant. Toutefois, sans réformes véritablement structurelles — formation alignée sur les besoins, coordination inter-institutions, création d’emplois de qualité et stratégie de rétention des compétences — elle risque de rester un geste symbolique. Le défi est clair : transformer les capacités humaines produites par le système éducatif marocain en forces productives au service du développement. Le cas échéant, cette nomination ne sera que substitution de fauteuils et non transformation réelle.

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