Dans un contexte marqué par une attention accrue portée à l’intégrité publique, la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a appelé le ministère public à ouvrir une enquête urgente sur ce qu’elle qualifie de « soupçons de corruption et d’abus de pouvoir » visant certains membres du gouvernement actuel. Cet appel, relayé par un communiqué du bureau politique de la FGD, va au-delà d’un simple positionnement partisan : il reflète une inquiétude croissante au sein de l’opinion publique face à ce qui est perçu comme un déséquilibre entre pouvoir et responsabilité.
Les informations relayées par des plateformes médiatiques, notamment à travers ce qui a été nommé les « fuites Jabroute », posent des questions légitimes sur l’éthique de certains responsables publics. Certaines décisions, selon les données rendues publiques, pourraient avoir entraîné des avantages fiscaux, des transferts de propriété ou des conditions préférentielles au bénéfice d’acteurs proches du pouvoir exécutif.
Il convient de souligner que ces éléments, bien qu’inquiétants, n’ont pour l’instant fait l’objet d’aucune décision judiciaire. Néanmoins, l’absence de communication claire de la part des institutions concernées alimente le doute et affaiblit la confiance dans les mécanismes de régulation.
Cette situation met en lumière les limites du système actuel de déclaration de patrimoine, d’encadrement des conflits d’intérêts, et de contrôle des marchés publics. Le Maroc, engagé dans une série de réformes visant à renforcer l’État de droit et la transparence, se doit de traiter ce type d’allégations avec rigueur et impartialité, sans tomber dans la stigmatisation ni la banalisation.
Le silence ou la réaction tardive des institutions peut être interprété comme une forme de tolérance implicite. Et dans un contexte où la société civile, les journalistes et les citoyens exigent davantage de redevabilité, ignorer ces alertes pourrait s’avérer contre-productif, voire dangereux pour la stabilité institutionnelle.