samedi, juin 7, 2025
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Depuis Jerada… Leïla Benali esquisse-t-elle un nouveau contrat social pour les zones minières ?

À Jerada, ville marquée depuis des décennies par les douleurs de l’exploitation minière et théâtre de nombreuses contestations sociales, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, a annoncé une série de mesures et de réformes qui, au-delà de leur aspect technique, pourraient bien dessiner les contours d’un projet plus ambitieux : un nouveau contrat social pour les territoires miniers marginalisés.

Une plateforme numérique pour le charbon : vers une transparence réelle ?

L’un des principaux points de l’annonce ministérielle concerne la création d’une plateforme numérique dédiée à la commercialisation du charbon. Une initiative présentée comme un levier de transparence et de régulation d’un secteur longtemps resté à la marge du contrôle public. Mais s’agit-il réellement d’un tournant vers l’économie formelle ? Ou d’une tentative d’encadrement étatique d’une ressource locale sensible ? Et surtout : les acteurs locaux y trouveront-ils leur compte ou seront-ils marginalisés par cette transition numérique ?

Réforme du Code minier : quelle justice territoriale ?

Le projet de révision de la loi 33.13 sur les mines, évoqué par la ministre, soulève des interrogations cruciales : est-il suffisant d’y intégrer des dispositions spécifiques à Jerada pour répondre aux défis structurels du territoire ? Comment garantir que ces réformes ne restent pas lettre morte dans un environnement institutionnel encore fragile ? Et plus largement, le nouveau cadre législatif permettra-t-il d’attirer des investissements durables tout en protégeant les droits des travailleurs et des habitants ?

Des énergies fossiles aux énergies renouvelables : changement de paradigme ?

Parmi les annonces symboliques, figure celle de la construction d’une centrale solaire de 3 MW destinée aux populations souffrant de silicose, une maladie chronique liée à l’exploitation du charbon. Ce geste illustre une volonté de transition : de l’énergie destructrice à une énergie régénératrice. Mais cela suffit-il à panser les blessures profondes de Jerada ? Et ce projet peut-il être le catalyseur d’un véritable modèle régional d’équité énergétique ?

La promesse du développement : enfin tenue ?

Les différentes conventions signées avec l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) et d’autres partenaires publics indiquent une approche plus intégrée : combiner transition énergétique, inclusion sociale et développement territorial. Pourtant, la question reste entière : s’agit-il d’un changement de cap stratégique ou simplement d’une opération de communication destinée à apaiser les tensions sociales ?

Jerada, longtemps perçue comme un « baromètre social » du Maroc profond, se retrouve à la croisée des chemins. Va-t-elle bénéficier d’un véritable tournant structurel, ou assistera-t-on à une reconduction des inégalités sous de nouveaux habits ?

Au final… Jerada est-elle un laboratoire d’exception, ou le point de départ d’une nouvelle vision nationale pour les territoires oubliés du Maroc minier ?

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