Le mois de juillet 2025 a été marqué par des fluctuations notables des prix des produits de première nécessité au Maroc, selon les données de la Haut-Commissariat au Plan (HCP). Les prix des carburants ont enregistré une hausse de 3,5 %, suivis par ceux du lait, du fromage et des œufs avec une augmentation de 2,7 %, tandis que certains autres produits alimentaires ont connu une légère baisse.
Selon une note d’information, les prix du café, du thé et du cacao ont augmenté de 0,6 %, et ceux du poisson et des fruits de mer de 0,4 %. En revanche, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,1 % par rapport au mois de juin, en raison de la baisse de l’indice des produits alimentaires de 0,5 % contre une légère hausse de 0,2 % pour l’indice des produits non alimentaires.
Les citoyens confrontés aux chiffres sur le terrain
Au marché de Meknès, Fatima, femme au foyer, déclare : « Les prix ne cessent d’augmenter, surtout pour le lait et les œufs, alors que les fruits et légumes sont parfois moins chers, mais la qualité laisse beaucoup à désirer. »
À Marrakech, Youssef, propriétaire d’un café, commente : « La hausse des prix du café et du thé affecte directement notre capacité à offrir un service à un prix raisonnable aux clients, et cette pression est supportée par le consommateur final. »
Disparités entre les villes : signes d’un manque de contrôle
Meknès a enregistré la plus forte baisse des prix avec -0,7 %, suivie de Guelmim avec -0,6 %, tandis que Errachidia a connu une hausse de 0,8 %. Ces écarts reflètent les défis en matière de surveillance et de gouvernance locale, notamment dans les villes touristiques où la pression sur les restaurants et les hôtels peut parfois entraîner des dépassements en matière de qualité ou des manipulations de prix.
Contexte et politiques : qui décide, qui profite
Des experts économiques soulignent que la libéralisation des prix depuis des décennies, à l’exception de certains produits de première nécessité, limite l’intervention directe de l’État pour contrôler les prix. Khalid, analyste économique, explique : « Les consommateurs supportent le poids des prix, tandis que la chaîne des intermédiaires dans la distribution réalise des bénéfices doublés, ce qui augmente le coût final du produit. »
Certains acteurs de la société civile affirment que la multiplication des intermédiaires contribue directement à la hausse des prix, notamment pour les produits alimentaires qui passent par plusieurs étapes avant d’atteindre le consommateur. Ainsi, les principaux bénéficiaires sont les grossistes et les distributeurs, tandis que le citoyen ordinaire reste le plus grand perdant.
Propositions pour renforcer la transparence et le contrôle
Les spécialistes de la protection des consommateurs estiment que la solution ne réside pas dans une intervention directe pour fixer les prix, mais dans la régulation du marché par une surveillance stricte et l’obligation pour les commerces d’afficher clairement leurs prix. Ils insistent sur la nécessité de renforcer la coordination entre les autorités et d’imposer des normes sanitaires strictes, surtout pendant la saison estivale qui connaît une hausse de la demande.
Dans ce contexte, Sara, étudiante universitaire, déclare : « Nous avons besoin d’une entité qui surveille efficacement les marchés, pas seulement de la publication de données, car sur le terrain, nous voyons les prix changer quotidiennement sans aucune explication. »
Des chiffres qui reflètent la réalité
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Hausse annuelle des prix : indice des prix à la consommation +0,5 % par rapport à juillet 2024.
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Produits alimentaires : +0,9 %, produits non alimentaires : +0,2 %.
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Inflation sous-jacente (hors produits volatils) : +0,9 % sur un an.
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Variations des produits non alimentaires : transport -2,9 %, restauration et hôtels +3,4 %.
Ces chiffres reflètent une réalité économique complexe, où les effets de l’inflation se conjuguent à un manque de contrôle effectif et à la multiplication des intermédiaires. Le citoyen ordinaire reste le plus impacté et la question se pose : qui décide réellement, qui profite et qui supporte le coût ?