mercredi, juillet 30, 2025
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Karim Zidan à Berkane : le ministre de l’Investissement redéfinit-il la présence ministérielle ?

Dans une scène inhabituelle, le ministre marocain de l’Investissement, Karim Zidan, a attiré toute l’attention lors de la sixième édition du Festival des Marocains du Monde à Berkane. Sa présence n’était ni protocolaire ni symbolique, mais incarnait, pendant plusieurs jours, un nouveau modèle d’engagement ministériel basé sur la proximité, l’interaction et une implication réelle sur le terrain.

Alors que des figures importantes des autorités locales étaient absentes — du gouverneur aux hauts responsables sécuritaires — le ministre Zidan est apparu comme la figure centrale de l’événement. Non pas comme simple représentant du gouvernement, mais comme acteur direct, assis aux côtés des membres de la diaspora, échangeant avec eux, les écoutant, restant parmi eux du matin jusqu’au soir.

Cette implication continue a fini par susciter une question sous-jacente : sommes-nous face à une transformation du rôle du ministre au Maroc ?

Zidan ne s’est pas comporté comme un invité d’honneur, mais comme un citoyen responsable, convaincu que les enjeux d’investissement et de développement ne peuvent être abordés depuis des bureaux fermés, mais doivent l’être dans le dialogue direct avec les citoyens, notamment avec ceux qui représentent les ponts entre le Maroc et le monde.

Beaucoup ont noté la scène du ministre accordant une longue interview à la revue « Diplomatique », dépassant les 20 minutes, livrant des réponses précises et détaillées, loin des formules creuses ou des discours convenus. Un fait rare à une époque où la communication institutionnelle se limite souvent à des communiqués impersonnels.

Mais au-delà de la forme, c’est le contexte plus profond qui donne à cette présence son importance.

Le festival, organisé sous le thème « Marocains du Monde : rayonnement du Royaume et ponts pour le développement et l’investissement », s’inscrit dans la continuité des Hautes Orientations Royales appelant à mobiliser les compétences de la diaspora et à renforcer les liens avec elle.

Cependant, la question reste posée : la présence d’un seul ministre suffit-elle à incarner cette vision ?Et où étaient les autorités territoriales censées être les premières à accueillir cette diaspora chez elle ?

L’absence du wali ou du gouverneur soulève des interrogations sur la coordination entre les différents niveaux de l’État.

D’autre part, la participation du Conseil provincial de Berkane témoigne d’une volonté locale d’ouverture envers les compétences de la diaspora, et d’une reconnaissance de leur rôle stratégique.

Mais la faiblesse de la coordination entre les centres de décision demeure un obstacle structurel à la pleine valorisation de cet engagement.

Karim Zidan n’est peut-être pas encore un modèle à généraliser, mais ce qu’il a incarné à Berkane relance le débat sur les critères de performance ministérielle, et sur la portée réelle de la proximité citoyenne dans le cadre de la régionalisation avancée.

Si un ministre peut écouter, dialoguer, comprendre et agir avec simplicité, pourquoi cela ne deviendrait-il pas la norme ?

Et si le lien direct avec les citoyens est possible, pourquoi reste-t-il exceptionnel ?

Au final, la présence de Karim Zidan n’a pas été un simple moment protocolaire, mais un temps politique fort, révélant que la politique peut retrouver son sens lorsque ceux qui la pratiquent choisissent de se rapprocher des citoyens, et non de s’en éloigner.

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