dimanche, juillet 27, 2025
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« Quand les milliards se mêlent à la politique et au sport : le cadeau d’une montre de luxe et les aides financières révèlent-ils un réseau d’intérêts entre Nassiri et un député de la majorité ? »

Dans la salle de la Cour d’appel de Casablanca, il ne s’agissait pas seulement d’une audition de témoin dans l’affaire “Escobar du Sahara”, mais d’un rare moment où une fenêtre s’ouvre sur un monde opaque mêlant argent, sport et influence. Un député appartenant à un parti de la “majorité”, un ancien président d’un des plus grands clubs du Maroc, des montants dépassant les 10 millions de dirhams, et une société immobilière d’une valeur de 100 millions : autant d’éléments d’une affaire qui dépasse le conflit personnel – elle est le reflet d’une lutte autour de la gouvernance dans les institutions sportives.

Qui décide et qui paie ?
Abdelouahed Chouki, député, affirme avoir versé 8 millions de dirhams au Wydad Athletic Club en 2014, dont la moitié aurait été versée dans les caisses du club, et l’autre transférée à une société basée à Laâyoune. Qui a décidé de ce parcours étrange de l’argent ? Et pourquoi le nom d’un club aussi prestigieux est-il utilisé dans des transactions financières échappant à toute transparence sportive ou comptable ?

Qui profite de l’absence de contrôle ?
Son témoignage, appuyé par des documents de virements bancaires, soulève des questions sur la manière dont sont dépensés les fonds de sponsoring et de publicité dans les clubs. Qui en est le véritable bénéficiaire ? Le club, ou des individus qui agissent en son nom ? Pourquoi ces opérations n’apparaissent-elles pas dans des rapports d’audit financier indépendants ? Fait troublant : l’ancien président du club, Saïd Nassiri, a tenté de nier tous ces éléments, affirmant que les documents étaient falsifiés et que le témoignage était motivé par des conflits personnels, dont une affaire liée à une société immobilière valant des milliards et à des montres de luxe estimées à 1,7 million de dirhams.

Qui contrôle les transactions sportives ?
Les clubs sportifs peuvent-ils servir de façade pour transférer des fonds ? Cette affaire met en lumière la fragilité des mécanismes de transparence au sein des grands clubs, et engage la responsabilité de la Fédération Royale Marocaine de Football, du ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, mais aussi du Parlement lui-même, dont l’un des membres se trouve impliqué dans des témoignages concernant des sommes importantes dont le peuple ignore l’origine et la destination.

Conflit personnel ou échec de gouvernance ?
Lorsque le député-témoin affirme qu’il est prêt à être poursuivi si les documents sont faux, tandis que Nassiri réagit par des accusations d’escroquerie, de falsification et de vol, nous ne sommes pas simplement face à un différend entre deux individus, mais bien face à un système d’intérêts imbriqués, où les règles font défaut et où règne le pouvoir personnel.

Conclusion :
Ce dossier ne doit pas être perçu comme un simple conflit entre anciens amis, mais comme un exemple choquant du manque de transparence et d’absence de reddition des comptes dans un domaine sensible, censé rassembler les Marocains autour des valeurs du sport. Comment des millions de dirhams peuvent-ils circuler sans contrôle ? Qui ouvre les comptes des clubs ? Qui surveille les flux de “sponsoring” ? Y a-t-il des entités qui exploitent le sport pour blanchir de l’argent ou régler des comptes personnels ?

Les questions sont nombreuses… mais elles méritent des réponses venant des plus hautes instances, avant que le sport ne perde le peu de crédibilité qui lui reste.

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