lundi, juillet 28, 2025
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Un Marocain tué par strangulation par un policier en Espagne : choc au sein de la communauté, silence diplomatique inquiétant

Dans la banlieue de Torrejón de Ardoz, non loin de Madrid, une scène tragique a bouleversé la soirée du mardi 17 juin 2025. Abdelrahim, un ressortissant marocain âgé de 35 ans, a perdu la vie après avoir été violemment plaqué au sol et étranglé par un policier municipal espagnol hors service. La technique utilisée – connue sous le nom de mataleón – est déjà largement controversée en raison de sa dangerosité avérée, ayant causé des décès dans des circonstances similaires.

Sous les yeux de plusieurs témoins qui imploraient l’agent d’arrêter, la scène a été filmée et largement diffusée. « Il criait, il suffoquait, mais le policier n’a rien voulu entendre », raconte une résidente d’origine marocaine, présente lors de la manifestation organisée quelques jours plus tard.

La mort d’un homme, le réveil d’une douleur collective

Ce n’est pas uniquement un homme qui est tombé ce jour-là, mais aussi un pan de la confiance que la communauté marocaine en Espagne place dans les institutions. Dès la diffusion des images, une onde de choc a traversé les familles de migrants, les associations, les voisins. Le samedi 21 juin, des dizaines de personnes – Marocains et Espagnols confondus – ont manifesté sur la Plaza de España à Torrejón.
Les portraits d’Abdelrahim, les larmes de sa mère et de sa sœur, les slogans scandés en arabe et en espagnol réclamaient une chose : la justice. Une pancarte résumait à elle seule le sentiment général : « Être migrant ne devrait pas faire de nous des cibles faciles. »

Une décision judiciaire qui alimente l’indignation

Le choc n’a fait que grandir lorsque la justice espagnole a annoncé la mise en liberté provisoire du policier, malgré l’ouverture d’une enquête pour homicide involontaire. Cette décision a été perçue par plusieurs ONG comme un signe inquiétant de partialité.
L’association SOS Racismo a dénoncé un « traitement différencié » lorsqu’il s’agit de victimes issues de l’immigration. Le collectif Corridor en Lucha, pour sa part, a appelé à la création d’un front de résistance citoyenne contre ce qu’il qualifie de « violences institutionnelles », promettant une mobilisation constante jusqu’à ce que justice soit rendue.

Interpellation parlementaire : une diplomatie absente ?

Face à ce drame, la députée marocaine Naïma El Fethaoui, du groupe parlementaire de la Justice et du Développement, a adressé une question écrite au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Elle y exprime sa préoccupation face à l’absence apparente de réaction de l’ambassade du Maroc à Madrid, s’interrogeant sur les mesures prises pour accompagner la famille de la victime – juridiquement et psychologiquement – et sur les actions envisagées pour protéger les membres de la diaspora marocaine contre les abus et les actes racistes.

« La gravité de cette tragédie exige un positionnement diplomatique clair et responsable », écrit-elle, insistant sur la nécessité de ne plus laisser les Marocains de l’étranger seuls face à des systèmes parfois injustes ou défaillants.

Un climat européen tendu : entre xénophobie et impunité

Ce drame s’inscrit dans un contexte européen marqué par la montée des discours xénophobes, la banalisation des contrôles discriminatoires, et une recrudescence des violences policières ciblant les populations issues de l’immigration.
En Espagne, comme ailleurs, la communauté marocaine ressent une insécurité croissante, nourrie à la fois par l’inaction des pouvoirs publics locaux et le silence des représentations diplomatiques de leur pays d’origine.

Conclusions et recommandations pour enrichir le débat public

  1. Mettre en place une cellule de veille consulaire permanente dédiée à la protection des ressortissants marocains victimes d’abus.

  2. Exiger une enquête indépendante et transparente, en collaboration avec les autorités espagnoles et des observateurs internationaux.

  3. Renforcer le rôle des associations de la diaspora en matière de défense des droits humains et de médiation juridique.

  4. Encourager un discours public inclusif, via les médias et l’éducation, pour contrer les stéréotypes racistes.

  5. Repenser la diplomatie marocaine dans une optique de protection citoyenne et non de simple gestion administrative.

La question est désormais posée : le Maroc saura-t-il défendre ses ressortissants au-delà de ses frontières ?
Les larmes d’une mère, la colère d’une communauté, et le silence d’un État ne doivent pas devenir la norme. Il est temps de transformer l’indignation en action.

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