Du cœur battant de Casablanca aux plaines de la Chaouia et de Doukkala, où la Aïta a puisé ses racines et fait résonner ses complaintes à travers les générations, la « Aïta Marsaouia » revient illuminer le ciel artistique marocain à l’occasion de la deuxième édition de son festival annuel, organisée par le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication en partenariat avec le Conseil de la Région Casablanca-Settat. Cette odyssée musicale se tiendra du 18 juillet au 2 août, avec trois escales majeures : El Jadida, Médiouna et Casablanca.
El Jadida… Le berceau du premier souffle
C’est dans la ville d’El Jadida, là où l’océan dialogue avec les voix des sserbayas, que débutera le festival le vendredi 18 juillet, au Théâtre Afifi, avec une master class dédiée à la Aïta Marsaouia, ses caractéristiques et son style, animée par des chercheurs et spécialistes de ce patrimoine vocal, avec des démonstrations vivantes qui révèlent la richesse rythmique et poétique de cet art.
Dans la même soirée, le théâtre accueillera la première soirée éliminatoire du concours “Najm Al Aïta” (L’Étoile de la Aïta), une initiative conçue pour découvrir de nouvelles voix prometteuses et assurer la transmission de ce chant patrimonial aux générations futures.
Le samedi 19 juillet, la scène vibrera au rythme d’une soirée de clôture à El Jadida, réunissant de grandes figures de la Aïta Marsaouia, à l’image de Bouchâïb Dokkali et Bouchâïb Jdidi, accompagnés du lauréat du concours dans une célébration mêlant authenticité et relève artistique.
Médiouna… Là où le rythme s’intensifie
Le festival poursuivra sa route le 25 juillet à la Place Mosalla de Médiouna, avec deux soirées populaires inoubliables.
La première verra la participation du chanteur populaire Simo Kiza, du maître de la Aïta Marsaouia Khalid Bouazaoui, et de Hamid Sarghini, artiste mêlant humour et folklore musical.
La seconde soirée réunira la talentueuse Siham Mesfiouia et le musicien Kamal Harimo, reconnu pour son jeu singulier mêlant violon et luth marocain (loutar) dans une fusion de modernité et de tradition.
Casablanca… Une apothéose avec Hajib et Statia
L’escale casablancaise se déroulera le 1er août à l’Espace Toro dans le quartier Aïn Diab, avec une grande soirée mettant à l’honneur le groupe El Houzi El Mkhallif, le groupe Mazkan, ainsi que la légende Hajib, figure emblématique de la Aïta contemporaine.
Le 2 août, le rideau tombera avec un concert de clôture où se produiront Walid Rahmani, étoile montante, et Abdelaziz Stati, le doyen de la chanson populaire, dans une soirée qui s’annonce mémorable pour le public casablancais.
Quand la culture rencontre la recherche
En marge des spectacles, une conférence intellectuelle se tiendra le 25 juillet au siège du Conseil régional de Casablanca-Settat (quartier Habous), sur le thème :
« Vers la reconnaissance de la Aïta comme patrimoine culturel immatériel mondial : moyens et démarches ».
Parmi les intervenants figurent Azeddine Kara, Rattiba Regh Elma et Abdessalam Amrir, sous la modération du professeur Farrouqi.
Un moment de réflexion pour tracer la voie vers la consécration internationale de ce trésor national.
Fidélité à la mémoire, ouverture vers l’avenir
Sous ce slogan, la deuxième édition du festival se veut bien plus qu’un simple événement festif. Il s’agit d’un acte de fidélité à une mémoire collective, d’un engagement pour la transmission, et d’une invitation aux jeunes générations à redécouvrir la Aïta, à travers l’apprentissage, la scène et la rencontre avec les maîtres.
La Aïta Marsaouia, ce n’est pas qu’un chant ancien : c’est une histoire d’un peuple, la voix d’une terre, qui, à chaque édition, renaît pour ne jamais s’éteindre.