L’Espagne connaît récemment une hausse significative des discours de haine à l’encontre des populations nord-africaines, comme le révèle le rapport mensuel de l’Observatoire espagnol contre le racisme et la haine envers les étrangers, rattaché au ministère de l’Intégration, de la Sécurité sociale et de l’Immigration. Ce rapport, basé sur les données du système d’intelligence artificielle “Faro”, a recensé plus de 54 000 cas de discours haineux durant le seul mois de juin 2025, dont 81 % ciblant spécifiquement les migrants nord-africains, un indicateur inquiétant de la montée de ce phénomène social dans un environnement numérique avancé.
Cette réalité numérique aiguë, où les discours oscillent entre la déshumanisation, l’incitation à la violence et à l’expulsion, survient alors que le Maroc connaît un afflux massif de ses ressortissants résidant en Europe vers le pays via l’Espagne, dans le cadre de la saison estivale dite “Marhaba”. Une période marquée par un intense mouvement migratoire, reflet des liens familiaux et de l’identité nationale, mais malheureusement également exposée à des risques réels d’agressions et de vols, soulevant des questions quant à la préparation des autorités marocaines, notamment le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, pour protéger ces citoyens durant leur voyage.
Le rôle clé du ministère des Affaires étrangères
Dans ce contexte, le ministère des Affaires étrangères se positionne comme un acteur central dans la coordination avec les pays européens, particulièrement l’Espagne, pour garantir la sécurité des citoyens marocains migrants et lutter contre les discours haineux pouvant se traduire en violations concrètes. Dispose-t-il d’une stratégie claire et efficace pour prévenir ces menaces, surtout sous la pression estivale ? Existe-t-il des plans pour communiquer directement avec les communautés marocaines afin de les sensibiliser aux risques et aux bonnes pratiques ? Des mécanismes de protection renforcés sont-ils en place en coopération avec les ambassades et consulats ?
La saison “Marhaba” et l’avenir des déplacements estivaux
D’autre part, une question cruciale concerne la pertinence et la cohérence des mesures prises dans le cadre de la saison “Marhaba”, l’une des plus grandes opérations de mobilité des Marocains dans le monde. Ces plans sont-ils suffisants pour prévenir les agressions et les vols ? Comment améliorer la coordination sécuritaire entre les autorités marocaines et espagnoles pour garantir une protection juridique et physique optimale aux migrants ? Les technologies modernes, telles que l’intelligence artificielle et les systèmes de surveillance, offrent-elles de nouvelles opportunités pour renforcer la sécurité durant cette période ?
Défis des médias numériques et responsabilité des plateformes
Sur le plan numérique, l’évolution des méthodes de contournement des systèmes de contrôle, comme le souligne le rapport espagnol, représente un défi majeur dans la lutte contre la montée des discours haineux. Il est donc impératif d’inciter les plateformes sociales à assumer pleinement leur responsabilité, notamment dans la protection des groupes vulnérables tels que les migrants marocains.
Conclusion : vers une stratégie nationale et un dialogue international
Cette problématique grave requiert une approche globale impliquant le ministère des Affaires étrangères, les forces de sécurité, la société civile, les plateformes numériques et la coopération internationale avec l’Espagne et l’Union européenne. La protection des Marocains à l’étranger est une responsabilité nationale qui ne peut tolérer aucun relâchement, particulièrement en cette période critique de forte mobilité.
Il est donc crucial que le ministère concerné dévoile ses plans futurs et travaille avec transparence pour informer les citoyens marocains, garantir leur sécurité, et engager un dialogue constructif avec les autorités espagnoles afin de freiner la montée des discours haineux et leur traduction en violences concrètes.