Au journal Maghreb Al-Aan, nous exerçons notre devoir journalistique avec professionnalisme. Nous sommes un média qui relaie, présente et analyse les faits et les discours dans les sphères religieuses et intellectuelles, sans prendre parti pour un groupe contre un autre. Pour nous, le journalisme n’est pas un espace de procès ou d’alignement idéologique, mais un lieu de clarification, d’analyse et de débat respectueux, fidèle à la déontologie et au devoir d’équité.
تعليق"المغرب الآن"على تصريح محمد موسى بشأن"الجامية المدخلية"عقب وفاة الشيخ ربيع المدخلي:
في الوقت الذي ودّع فيه العالم الإسلامي الشيخ ربيع بن هادي المدخلي، أحد أعلام المدرسة السلفية التقليدية،فوجئنا بتصريح للدكتور محمد موسى الشريف يصف فيه"الجامية المدخلية"بأنهم "أجرموا بحق الأمة pic.twitter.com/UVl9pFzG9b
— المغرب الآن Maghreb Alan (@maghrebalaan) July 11, 2025
C’est dans cet esprit que nous estimons nécessaire de revenir sur les propos du Dr Mohammed Moussa Al-Sharif, qui a affirmé que le courant dit « al-jāmiyya al-madkhaliyya » avait « commis un crime contre la Oumma ». Des propos qui méritent d’être examinés non pas pour répondre de manière personnelle, mais par souci de responsabilité, d’analyse équilibrée et de respect du contexte – d’autant plus que ces déclarations ont été faites juste après le décès du Cheikh Rabī’ ibn Hādī al-Madkhalī, l’une des figures majeures de ce courant.
Nous avons accueilli avec regret ces paroles du Dr Al-Sharif, qui dénotent d’une virulence inhabituelle, peu compatible avec le langage d’un savant éducateur. Le Cheikh Rabī’, bien que controversé, est unanimement reconnu pour sa connaissance approfondie, son engagement dans la science du hadith et ses efforts pour la préservation de l’unicité (Tawhid).
En exprimant notre prière pour que Dieu fasse miséricorde au Cheikh Rabī’ ibn Hādī al-Madkhalī, nous souhaitons rappeler ce qui suit :
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Il n’est ni juste ni prudent de juger un courant islamique par des généralisations accusatrices, car chaque école a ses réformateurs et ses erreurs. Toute approche équitable implique nuance et discernement.
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Le courant salafiste, dans ses diverses branches, fait partie intégrante du tissu de la Oumma islamique. Les divergences entre ses membres ne justifient ni l’excommunication, ni la diabolisation, mais doivent être traitées dans un esprit de justice et de modération.
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Chercher refuge auprès de Dieu contre un groupe en entier est problématique, tout comme l’est le recours aux jugements globaux, à l’excès dans la critique ou l’éloge, et à la remise en question des intentions.
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Nous appelons le Dr Mohammed Moussa Al-Sharif, en raison de sa réputation de savant respecté, à reconsidérer ses propos, qui manquent de justesse, de temporalité et de bienveillance, en particulier après le décès d’un homme qu’il aurait été plus digne de saluer par une prière plutôt qu’un réquisitoire.
Dieu le Très-Haut dit :
« Cette nation-là est passée. À elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. Et vous ne serez pas interrogés sur ce qu’ils faisaient. »
[Sourate Al-Baqara, verset 134]
Puisse Dieu accorder Sa miséricorde au Cheikh Rabī’ ibn Hādī al-Madkhalī, et récompenser ceux qui font preuve de justice et d’attachement à la vérité.
Le Cheikh Rabī’, l’un des piliers du salafisme traditionnel, est décédé à l’âge de 92 ans, après des années de maladie.
Il laisse derrière lui un riche héritage scientifique composé de dizaines d’ouvrages, principalement dans la critique des groupes islamiques tels que les Frères musulmans ou le Tabligh, et s’est illustré par sa rigueur dans la science du jarh wa ta‘dīl (critique et validation des transmetteurs de hadith).