« Aït Boukmaz »… un cri montagnard qui secoue la scène politique : Le gouvernement Akhannouch comprend-il les messages des périphéries ?
Dans une scène sur le terrain chargée de symbolisme social et politique, les habitants d’Aït Boukmaz, dans la province d’Azilal, ont organisé une marche de protestation exceptionnelle qui a remis sur le devant de la scène la question de la justice territoriale, et a réveillé les débats stagnants sur l’efficacité des politiques gouvernementales destinées aux zones rurales et au Maroc profond.
Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Nabil Benabdallah, n’a pas hésité à saisir la portée de cette marche, la qualifiant de « nouvel avertissement » adressé au gouvernement d’Aziz Akhannouch, qu’il décrit comme « déconnecté de la réalité sociale », en raison de ce qu’il appelle « un vide communicationnel et une arrogance politique ».
Une protestation qui dénonce un « discours creux » ?
Les propos de Benabdallah ne sont pas anodins ; ils s’inscrivent dans une lecture politique qui considère la montée des mouvements de contestation, des marges vers le centre, comme un indicateur de la fragilité de la performance gouvernementale, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures. Selon lui, se contenter des slogans de « l’État social » ne suffit plus face à une réalité sur le terrain qui dit le contraire.
Entre promesses de développement et isolement réel
Ce que réclament les habitants d’Aït Boukmaz ne dépasse pas le strict minimum en termes de services publics : un médecin permanent, une route praticable, une couverture réseau téléphonique, des infrastructures pour la jeunesse et une école communautaire. Pourtant, ces demandes révèlent un retard chronique dans l’élaboration d’une vision globale de développement pour les zones montagneuses, et interrogent le sérieux de l’État dans l’application de ce qu’on appelle « la loi sur la montagne ».
Le dialogue, mieux que les justifications
La rencontre organisée par le gouverneur de la province d’Azilal avec une délégation des habitants constitue un premier signe positif. Mais, selon Benabdallah, l’interaction gouvernementale doit dépasser la logique de la « réaction » pour adopter une approche proactive fondée sur l’humilité politique et une véritable écoute des citoyens.
Conclusion éditoriale :
Entre la voix de la rue montagnarde et celle de l’opposant politique, le message est clair : le Maroc profond exige une place à la table du développement, et non en marge des discours. Le gouvernement va-t-il revoir son approche ? Ou se contentera-t-il de réponses superficielles, dans l’espoir d’apaiser le plateau… jusqu’à la prochaine marche ?