jeudi, octobre 2, 2025
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Entre patriotisme et discours destructeur : qui investit dans la réduction de l’État ?

En temps de crises et de transformations, il est attendu des journalistes et intellectuels qu’ils soient un levier pour un débat public sérieux, et non un simple écho d’émotions passagères ou de jugements hâtifs enveloppés du manteau du « patriotisme ». Pourtant, en revanche, certains plumes adoptent un langage acerbe, empreint de scepticisme, et reproduisent un récit profond affirmant : pas d’espoir, pas de réforme, pas d’État capable.

L’article du journaliste Mustapha Al-Fann, qui a suscité un débat autour de la nomination d’un nouveau directeur au Centre Cinématographique Marocain, ne fait pas exception dans ce contexte. En apparence, le texte semble être un cri contre la logique des nominations clientélistes, mais dans son essence, il exprime ce que l’on peut appeler un discours de démolition douce : il n’attaque pas directement les institutions, mais les vide progressivement de leur symbolisme, à travers des comparaisons fallacieuses, des jugements catégoriques et un ton pessimiste qui se cache derrière un masque de réforme.

Le danger ne réside pas dans la critique, mais dans sa manière d’être utilisée :

Quand l’attachement à la langue se transforme en condamnation d’incompétence,

Quand les médias publics deviennent simplement un « gâteau en faillite »,

Quand chaque nomination est mise en doute comme le fruit d’un marché partisan,

Nous ne sommes plus devant un débat sur le mérite des individus, mais face à une tendance sceptique méthodique qui vise, consciemment ou non, à miner la confiance collective dans l’État et ses institutions.

C’est ici que se pose la question essentielle : est-il patriotique de condamner tout et d’adopter un discours de découragement ? Ou bien le patriotisme consiste-t-il à critiquer avec des outils intellectuels équilibrés, en respectant les institutions malgré leurs défauts, et en distinguant entre l’erreur et le principe même de leur existence ?

Nous ne sommes pas là pour défendre des responsables ou des politiques, mais pour défendre la symbolique institutionnelle, l’idée d’État, le respect des acquis, et la protection de l’espace public contre sa transformation en un terrain de mobilisation contre la collectivité elle-même.

Nous avons besoin d’un journalisme éclairant, non d’un journalisme de mobilisation aveugle. D’intellectuels proposant des alternatives, non promouvant le nihilisme. De critiques qui réparent, non qui diabolisent.

Face à ce flot d’articles qui vendent le désespoir, nous croyons que le véritable combat aujourd’hui n’est pas contre des personnes, mais contre un discours qui se nourrit de notre fragilité collective pour fabriquer une opinion publique fragmentée, sans boussole, sans espoir, sans projet.

Ouvrons le débat, oui. Mais fermons les portes au chaos symbolique.

C’est notre ligne. Et notre combat : non à la perpétuation de l’échec au nom du patriotisme. Non à l’auto-flagellation au nom de la liberté. Non à la démolition de l’État au nom de la critique.


Conclusion : vers une lecture éclairante… et non conflictuelle

Depuis le début de cette année hégirienne bénie, notre rédaction a choisi d’adopter une nouvelle ligne dans notre traitement du contenu médiatique et intellectuel : une ligne qui ne repose ni sur l’adversité ni sur la personnalisation des attaques, mais sur une mise en cause éclairante qui respecte les collègues sans pour autant les suivre aveuglément, qui valorise leurs efforts sans renoncer à son droit à la divergence, à la déconstruction et à l’analyse.

Nous ne nous opposons pas aux journalistes ni ne critiquons depuis une posture d’hostilité, mais nous pratiquons une lecture seconde, une lecture qui donne au lecteur les outils pour distinguer la force de l’argument de sa faiblesse, la construction de la démolition, la critique responsable du discours démoralisant.

Nous croyons que le journalisme n’est pas seulement un quatrième pouvoir, mais une responsabilité sociétale qui interpelle et est interpellée par la nation en retour. C’est pourquoi notre contribution ne vise pas à entraver le débat, mais à l’alimenter d’un autre angle, ouvrant l’espace à la pluralité des interprétations, à la diversité des appréciations, sans porter atteinte au respect dû à toute opinion libre.

Voici notre projet : un éclairage sans diffamation, une critique sans suspicion, un dialogue sans tumulte.

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