jeudi, août 28, 2025
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Produits de la pêche côtière au Maroc : des chiffres qui révèlent des disparités entre les ports et soulèvent des questions sur la transparence et la répartition

L’Office National des Pêches (ONP) a annoncé que la valeur des produits de la pêche côtière et artisanale au Maroc a atteint 6,14 milliards de dirhams jusqu’à fin juillet, enregistrant une baisse de 3 % par rapport à la même période de l’année dernière. Le volume total a diminué de manière plus marquée, atteignant 523 765 tonnes, soit une baisse de 16 % par rapport à fin juillet 2024.

Les rapports officiels révèlent d’importantes disparités selon les types de produits : la valeur des coquillages a augmenté de 309 %, tandis que celle des algues et des poissons blancs a connu des hausses modérées, en revanche, la valeur des poissons pélagiques a chuté de 10 %, et celle des crustacés et des mollusques a diminué légèrement mais de manière significative. En termes de poids, les coquillages ont enregistré une hausse spectaculaire de 293 % pour atteindre 117 tonnes, alors que les poissons pélagiques ont baissé de 20 %, les mollusques de 16 % et les crustacés de 8 %.

Ces écarts soulèvent des questions sur les causes de ces différences importantes entre les espèces, s’agit-il de politiques de pêche déséquilibrées ou de facteurs environnementaux naturels ? De plus, les grandes disparités entre les ports méditerranéens et atlantiques révèlent une inégalité dans la répartition : les ports méditerranéens ont enregistré une légère augmentation du volume (+1 %) et de la valeur (+2 %) pour atteindre 463,2 millions de dirhams, tandis que les ports atlantiques ont vu leur volume chuter de 17 % et leur valeur de 3 %, atteignant 5,68 milliards de dirhams.

L’analyse montre que les ports atlantiques concentrent la majeure partie des captures en valeur, mais connaissent une baisse significative des volumes, ce qui pourrait affecter des milliers de pêcheurs et d’investisseurs locaux dépendant de ces ressources. Cela soulève des questions sur l’efficacité du contrôle et des mesures gouvernementales pour garantir une répartition équitable et faire face aux risques environnementaux et économiques, et s’il existe des mécanismes transparents pour indemniser ou soutenir les parties affectées.

Dans ce contexte, il est crucial que les politiques de pêche incluent un plan clair de justice sociale, afin que les bénéfices économiques atteignent les populations les plus vulnérables, que les disparités entre ports et régions soient traitées, et que les ressources marines soient gérées selon les principes de bonne gouvernance et de transparence des données officielles.

Les chiffres officiels ne suffisent pas : le Maroc a besoin d’enquêtes approfondies sur la répartition des profits et l’impact de la baisse des volumes sur la sécurité alimentaire locale et les conditions de vie des pêcheurs artisanaux, pour garantir que les politiques de pêche soient non seulement un outil économique, mais également un modèle de justice sociale et de responsabilité.

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