Le Maroc célèbre aujourd’hui la Journée nationale du migrant, rendez-vous annuel qui met en lumière la diaspora marocaine dispersée aux quatre coins du monde, ainsi que son rôle croissant dans le soutien au développement national et la défense des causes nationales, en particulier face aux défis menaçant l’intégrité du territoire.
Dans ce contexte, l’acteur associatif marocain établi en France, KAOUACHI OMAR, a rappelé l’urgence d’un traitement sérieux du dossier des droits des Marocains résidant à l’étranger, notamment en matière de représentation politique et de participation institutionnelle.
Dans un tweet largement relayé, KAOUACHI a posé des questions centrales sur la garantie des droits politiques des Marocains de la diaspora, en particulier le droit à une représentation politique équitable et l’ouverture des portes aux compétences sans discrimination ni clientélisme.
Il a insisté sur le fait que la communauté marocaine à l’étranger ne doit pas être considérée uniquement comme un pourvoyeur de transferts financiers, mais comme un capital humain et stratégique devant être intégré concrètement à la vie politique, conformément à la Constitution marocaine de 2011 et à ses articles 16, 17, 18 et 163.
Ce positionnement s’aligne avec les orientations royales qui reconnaissent le rôle de la diaspora. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réaffirmé à plusieurs reprises que la communauté marocaine à l’étranger constitue un capital humain et stratégique indispensable au processus de développement du Royaume, et a souligné la nécessité de son intégration réelle dans la vie politique nationale.
À cet égard, le ministère chargé des Marocains Résidant à l’Étranger a réitéré son engagement à défendre les droits politiques et sociaux des Marocains établis à l’étranger. Dans une déclaration officielle datant de 2024, le ministère a affirmé :
« Nous réaffirmons l’engagement du ministère à soutenir les droits des Marocains du monde, notamment en renforçant leur représentation politique aux niveaux national et international, et en mettant en place des mécanismes effectifs pour leur participation au développement et à la prise de décision, conformément aux dispositions de la Constitution de 2011. »
Malgré ce cadre juridique et politique encourageant, un écart persiste souvent entre les textes constitutionnels, les orientations royales et leur mise en œuvre concrète. Nombre de membres de la diaspora expriment un sentiment de marginalisation ou de désengagement politique, en raison d’obstacles administratifs ou de pratiques opaques qui entravent l’exercice plein de leurs droits politiques.
Parallèlement, la diaspora joue un rôle militant et visible dans la défense de l’intégrité territoriale et dans la promotion de la cause nationale, à travers des rassemblements, des manifestations et une présence active sur les tribunes internationales. Ce rôle témoigne d’une conscience civique profonde et d’une volonté de voir la voix de la diaspora prise en compte tant au niveau national qu’international.
La Journée nationale du migrant constitue donc une occasion propice pour réévaluer la relation entre le Royaume et ses ressortissants à l’étranger, et pour encourager les autorités à entreprendre des mesures concrètes visant à renforcer la représentation politique des Marocains du monde et à ouvrir davantage d’espaces à leurs compétences, conformément à l’esprit de la Constitution de 2011 et aux aspirations exprimées par la monarchie.
Face aux défis actuels, la question cruciale demeure : ces appels et revendications seront-ils traduits en politiques et mesures tangibles ? Les prochaines années marqueront-elles une nouvelle étape vers une intégration politique réelle et durable des Marocains du monde ?
La diaspora, avec son capital humain et ses potentialités, attend une réponse : le pays est appelé à y répondre.
