mardi, décembre 2, 2025
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Orientations élevées de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du Conseil ministériel au Palais Royal Général de l’Isma’ma dans la capitale Rabat : Lecture analytique du projet de loi de finances 2026

Un conseil ministériel exceptionnel entre défis économiques et enjeux sociaux : lecture analytique du projet de loi de finances 2026

Le dimanche 19 octobre 2025 n’était pas un jour ordinaire au Palais Royal Général de Rabat ; il constituait plutôt une étape de réflexion sur le parcours de l’État, sur la manière dont les hautes autorités interagissent avec les défis économiques, sociaux et politiques simultanément. Sous la haute présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un conseil ministériel s’est réuni pour examiner les orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2026, plusieurs projets de lois organiques, deux décrets militaires, ainsi qu’un ensemble d’accords internationaux et de nominations aux postes supérieurs.

Au cœur de cette réunion, la présentation de la Ministre de l’Économie et des Finances n’était pas une simple énumération de chiffres et de statistiques. Elle constituait une lecture prospective du parcours économique national dans un monde marqué par l’incertitude : une croissance prévue de 4,8 %, une inflation limitée à 1,1 %, et un déficit budgétaire maîtrisé à hauteur de 3,5 % du PIB. Ces indicateurs ne traduisent pas uniquement une réussite technique, mais révèlent la capacité du Maroc à équilibrer la dynamique productive interne et la maîtrise des variables externes. Mais la question se pose : ces chiffres suffiront-ils à absorber les chocs à venir, ou l’État évolue-t-il sur une ligne de crête fragile ?

Les priorités du projet de loi : entre économie nationale et justice territoriale
Le projet repose sur quatre priorités majeures. La première consiste à consolider les acquis économiques et renforcer la position du Maroc parmi les pays émergents. L’accent mis sur l’investissement privé, l’hydrogène vert et le soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises place l’emploi et la justice territoriale au cœur de l’agenda économique. La question essentielle demeure : ces investissements et programmes de soutien pour la jeunesse et les femmes pourront-ils redessiner la carte de l’emploi dans les zones vulnérables, ou les disparités régionales resteront-elles un défi permanent ?

La deuxième priorité concerne la nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré, visant à renforcer les spécificités locales et la régionalisation avancée. L’humain est placé au centre de ce développement. Mais ces projets ambitieux pourront-ils réellement créer un équilibre entre régions riches et régions marginalisées ? Et le citoyen lambda percevra-t-il concrètement les effets de ces politiques sur le terrain ?

Troisièmement, l’État social : protection, soutien et inclusion
La poursuite du chantier de généralisation de la protection sociale et le soutien financier aux familles traduisent une vision royale élevée de l’État social. Mais là encore, la question se pose : ces mesures suffiront-elles à surmonter les inégalités sociales profondes, ou ne sont-elles que le début d’un long parcours nécessitant une réflexion continue sur l’efficacité des programmes sociaux ?

Quatrièmement, les réformes structurelles : vers une gouvernance rigoureuse et une transparence financière
Les réformes liées à la loi organique relative à la loi de finances et à la restructuration des institutions et entreprises publiques représentent une tentative de mettre en place un nouveau modèle de gouvernance. Mais le défi reste l’exécution : comment obtenir les résultats escomptés dans un environnement administratif et économique complexe et parfois réticent au changement ?

Lois organiques et décrets militaires : bâtir l’État de l’intérieur
Les projets de lois concernant la Chambre des représentants et les partis politiques reflètent la volonté de renforcer la transparence, d’encourager la participation des jeunes et des femmes, et de consolider les institutions. Les deux décrets militaires visent quant à eux à garantir l’efficacité des appareils de défense et à moderniser le système de santé militaire. La question fondamentale : ces réformes institutionnelles majeures pourront-elles se concrétiser sur le terrain assez rapidement pour accompagner les dynamiques sociales et économiques ?

Nominations et accords internationaux : signes de continuité et positionnement stratégique
Les nouvelles nominations des Walis, gouverneurs et du président de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, associées à la ratification d’accords internationaux, traduisent la volonté de l’État de lier les réformes internes à son positionnement stratégique externe. Mais ces initiatives suffiront-elles à renforcer la confiance des citoyens et des investisseurs ? Le Maroc pourra-t-il transformer ces politiques en outils de développement durable effectif ?

En fin de compte, ce conseil ministériel dépasse le simple exposé de chiffres et de décrets : il constitue un moment de réflexion sur l’équilibre entre la guidance royale élevée, les mécanismes de l’État et les attentes des citoyens. Entre documents officiels et statistiques, entre chiffres et réalité humaine, la question reste ouverte : le projet de loi de finances 2026 sera-t-il un véritable tournant pour le développement national, ou un cadre réglementaire confronté à la complexité du réel ?

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