vendredi, octobre 17, 2025
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Quand une question dévoile tout un système : ce que nous enseigne l’épisode de la journaliste algérienne et la réponse de Lavrov sur le Sahara marocain

Dans une scène en apparence banale, mais d’une portée symbolique considérable, une journaliste algérienne a pris la parole devant Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, pour l’interroger sur la question du Sahara marocain.


Ce qu’elle n’avait sans doute pas prévu – ni le régime qu’elle représente – c’est que la réponse allait contredire de manière frontale le discours officiel d’Alger. Lavrov a en effet déclaré que la Russie est prête à soutenir la proposition marocaine d’autonomie, à condition que celle-ci résulte d’un accord entre toutes les parties et sous supervision des Nations Unies.

Peut-on réduire ce moment à un simple échange diplomatique ?
Ou s’agit-il, au fond, d’un revers cinglant pour la machine médiatique et politique algérienne, qui s’épuise depuis des décennies à fabriquer le mythe d’une prétendue “cause sahraouie” ?

L’ironie du moment : quand la presse algérienne interroge, et que le monde répond « Maroc »

L’ironie est cruelle : en cherchant à provoquer un soutien implicite à la thèse séparatiste, la question a fini par valider la position marocaine.
En reconnaissant que l’autonomie peut être considérée comme une forme de “détermination du statut final” sous l’égide de l’ONU, Lavrov a, sans le dire explicitement, légitimé la vision pragmatique et pacifique du Maroc.

Ce basculement médiatique illustre à quel point la diplomatie marocaine, sobre et constante, s’impose face aux excès verbaux et propagandistes du voisin de l’Est.
Une fois encore, la force tranquille du Maroc l’emporte sur le vacarme idéologique.

Mais où est la presse marocaine ?

La vraie question, celle qui dérange, demeure : où étaient les journalistes marocains ?
Comment expliquer l’absence quasi totale de la presse nationale dans ce type d’événement où se jouent des batailles symboliques majeures ?
À quoi bon disposer d’agences, de budgets conséquents et d’un capital humain important si nos médias ne sont pas présents là où le pays a besoin de leur voix ?

Le problème n’est pas financier, il est stratégique.
Notre presse doit comprendre qu’elle n’est pas seulement un témoin du réel, mais un acteur de la diplomatie nationale.
Un média absent, c’est une position perdue.
Et lorsqu’un autre, même adversaire, occupe la scène, il impose son récit – jusqu’à ce que la réalité diplomatique, comme dans ce cas précis, le renverse.

La diplomatie parallèle : quand le journaliste devient ambassadeur

L’épisode Lavrov doit servir d’électrochoc.
Il rappelle que la bataille du Sahara marocain ne se joue pas uniquement au Conseil de sécurité, mais aussi dans les conférences de presse, les débats internationaux et les tribunes médiatiques.
Le journaliste marocain doit être formé à devenir un diplomate de terrain : maîtriser les langues, comprendre les rouages de la géopolitique et défendre les positions de son pays avec professionnalisme et intelligence.

Des médias comme Maroc Maintenant ou la Revue Diplomatique, qui publient en trois langues, incarnent déjà cette voie prometteuse.
Mais ils ont besoin d’un soutien concret, d’un cadre institutionnel et d’une stratégie nationale qui reconnaît enfin l’importance de la diplomatie médiatique comme pilier de la défense des intérêts supérieurs de la Nation.

De Moscou à Rabat : une leçon sur la puissance du récit

Le message venu de Moscou est clair : dans le monde d’aujourd’hui, celui qui détient la parole détient le pouvoir d’influence.
L’Algérie a voulu provoquer un moment médiatique, et c’est le Maroc qui en sort renforcé.

Si le Royaume veut transformer cette séquence en victoire stratégique, il doit consolider sa presse nationale, encourager sa présence dans les arènes internationales, et miser sur la compétence plutôt que sur la bureaucratie.
Car la cause nationale ne se défend pas uniquement par la diplomatie formelle, mais aussi par le récit, l’image et la parole.

La presse marocaine doit redevenir cette voix forte, crédible et éclairée, capable de porter haut les valeurs du Royaume et d’incarner sa vision d’un avenir de paix et de stabilité.
Car, au fond, la bataille du Sahara n’est pas seulement une bataille de territoires — c’est une bataille de récits. Et le Maroc, lorsqu’il parle avec conviction, n’a pas d’égal.

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