À un moment critique de l’histoire du Niger, le président élu Mohamed Bazoum vit sa deuxième année prisonnier au palais présidentiel, dans un scénario reflétant une crise politique et sécuritaire sans précédent. Mohamed Sahnoun, conseiller spécial de Bazoum et membre du bureau politique du PNDS–Tarayya, a révélé dans un entretien exclusif avec La Presse Marocaine des détails clés sur cette crise.
Médiations marocaines et qataries secrètes
Sahnoun a confirmé que le Maroc avait lancé une médiation secrète depuis septembre 2023, menée par la Direction générale des études et de la documentation (DGED) sous la direction de Yassine Mansouri, incluant l’envoi de trois délégations à Niamey pour négocier avec le Conseil militaire. Cependant, aucun progrès concret n’a été réalisé jusqu’à fin 2024. Le Qatar a également tenté une médiation, mais les deux initiatives ont échoué, selon Sahnoun, à cause du blocage du président précédent Issoufou Mahamadou, craignant le retour de Bazoum au pouvoir.
« Bazoum est pratiquement considéré comme un otage humain par ses ravisseurs. Rien ne justifie sa détention au palais présidentiel ; il est le symbole de la détention arbitraire et de la démocratie », a déclaré Sahnoun.
Détention et conditions
Le président Bazoum est détenu dans un pavillon spécifique du palais présidentiel, avec son épouse Hadiza Bazoum. Il ne rencontre que son médecin deux fois par semaine. Son téléphone a été retiré en octobre 2023, une mesure sans lien avec le Maroc.
Détérioration économique et sécuritaire
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Économie : La fermeture des frontières avec le Bénin a compliqué l’approvisionnement, avec des retards de trois à quatre mois, aggravant l’inflation et les difficultés quotidiennes de la population.
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Sécurité : L’armée a perdu plus de 1 480 soldats en deux ans, alors qu’en deux ans et trois mois de mandat de Bazoum, seuls 57 soldats ont été tués. Les civils subissent des attaques quotidiennes et la majorité des régions du Niger sont menacées par le terrorisme, à l’exception de la région de Zinder.
Popularité et symbolisme politique
Malgré la détention, Bazoum reste très populaire, et Sahnoun estime que si des élections libres étaient organisées, sa victoire serait assurée. Selon lui, Bazoum est le président le plus honnête et intègre que le Niger ait connu, tandis que l’histoire retiendra que Issoufou a tenté de saboter l’héritage de son successeur.
Appel à la communauté internationale
Sahnoun insiste sur la nécessité pour la communauté internationale d’utiliser tous les moyens légitimes de pression afin de libérer Bazoum et son épouse ainsi que tous les prisonniers politiques, avertissant que la prolongation de cette crise aggrave les souffrances du peuple et menace la stabilité nationale.
