jeudi, août 28, 2025
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Fouad-il Fattit menera-t-il le gouvernement de 2026 ? Lecture des coulisses de la scène politique marocaine

Dans le cadre du suivi de l’actualité politique marocaine, nous avons reçu un document analytique du Dr Hafid Zahri, chercheur en études politiques et internationales, via WhatsApp, dans le cadre de sa collaboration et de sa relation avec le journaliste Jamal Soussi. Ce document a servi de base à la rédaction de cet article, élaboré dans notre style éditorial propre, visant à déconstruire la scène politique et à anticiper ses implications sur le gouvernement à venir.

Il semble que la scène politique marocaine se prépare à des transformations qui pourraient redessiner les règles du jeu, non seulement au niveau du dialogue partisan, mais aussi en ce qui concerne les résultats et les décisions qui définiront les contours des élections législatives de 2026 et la formation du prochain gouvernement. Ces derniers pourraient être radicalement différents de leurs prédécesseurs, compte tenu de l’ampleur des défis et des enjeux auxquels le Royaume est confronté.

Il est frappant de constater que le ministère de l’Intérieur est redevenu un acteur central de la scène politique cette année, non seulement par sa supervision de dossiers sensibles tels que l’Initiative nationale pour le développement humain ou le Registre social unifié, mais aussi par la gestion de dossiers stratégiques comme le soutien destiné au secteur de l’élevage, essentiel pour l’avenir du cheptel marocain. Cette concentration traduit la volonté de l’État d’assurer une autorité neutre et capable de maintenir l’équilibre, à l’abri d’une exploitation politique possible par les partis au pouvoir.

La supervision par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, du dialogue relatif aux élections de 2026, plutôt que par le chef du gouvernement comme le veut la tradition, constitue un signal clair : les prochaines élections ne seront pas une simple répétition des précédentes, que ce soit en termes de législation ou de préparation et d’exécution. L’État a conféré au ministère de l’Intérieur un rôle de neutralité et de rigueur, pour rétablir l’équilibre sur la scène politique après les dépassements éventuels de la coalition gouvernementale, qui a parfois semblé vouloir marginaliser l’opposition et exploiter sa force numérique, ce qui n’est pas conforme aux codes du système politique marocain. Comme l’affirmait feu le roi Hassan II : « S’il n’y avait pas d’opposition, je l’aurais créée ».

Le consensus dont bénéficie Abdelouafi Laftit parmi les acteurs politiques rappelle l’expérience d’Idriss Jettou, qui avait précédemment dirigé le ministère de l’Intérieur avec succès avant d’être nommé chef du gouvernement, après avoir surmonté de grands différends entre les partis. Cela pose une question centrale : le Maroc peut-il répéter l’expérience Jettou, cette fois dans le cadre du gouvernement de la “Coupe du Monde”, avec un technocrate de l’envergure et de l’expérience de Laftit ?

Les enjeux pour le Maroc aujourd’hui sont considérables : projets stratégiques et chantiers de grande envergure, ainsi que le renforcement de la justice territoriale, priorité soulignée par Sa Majesté le Roi dans son dernier discours du Trône et considérée comme un impératif pour le gouvernement actuel et les gouvernements futurs. L’expérience accumulée de Laftit – de caïd à wali puis ministre de l’Intérieur pendant deux mandats – lui confère charisme et capacité à gérer les dossiers majeurs, tandis que ses relations équilibrées avec divers acteurs politiques renforcent les chances de succès dans la construction de consensus complexes et la stabilité politique.

Cependant, le chemin n’est pas exempt de défis : l’article 47 de la Constitution stipule que le roi nomme le chef du gouvernement parmi le parti politique ayant remporté les élections à la Chambre des représentants. Laftit n’étant pas affilié à un parti, une question stratégique se pose : annoncera-t-il son appartenance à un parti politique, ou l’État tirera-t-il parti de son expertise technocratique pour contourner les contraintes partisanes, comme cela a été le cas pour Saadeddine El Othmani après l’échec de Abdelilah Benkirane à former son deuxième gouvernement ?

En conclusion, l’analyse du Dr Hafid Zahri indique que le Maroc est à un carrefour politique décisif : les structures traditionnelles continueront-elles à former le gouvernement, ou un technocrate capable de relever les grands défis émergera-t-il pour conduire la prochaine étape ? Une question qui s’impose à tous les observateurs de la scène politique et ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre les dynamiques du pouvoir et le choix royal au Maroc.

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