jeudi, août 28, 2025
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L’enfant Gaïtha souffre d’un handicap permanent après un accident sur la plage de Sidi Rahal… et 400 000 dirhams ne suffisent pas pour l’indemnisation

Entre les couloirs du tribunal de première instance de Berrechid et les rapports médico-légaux, l’affaire de l’enfant Gaïtha dépasse le cadre du tragique accident survenu sur la plage de Sidi Rahal pour poser une question plus large : nos espaces publics, notamment les plages, sont-ils réellement sûrs pour les enfants ? Et qui assume la responsabilité lorsque le système de prévention échoue ?

Le jugement : entre justice partielle et indemnisation limitée

Le tribunal a condamné le conducteur à dix mois de prison ferme et à une amende de 500 dirhams, avec une indemnisation civile de 400 000 dirhams au profit de la victime, tout en excluant la compagnie d’assurance du dossier.

Ce jugement établit une responsabilité individuelle, mais laisse ouvertes des questions plus larges concernant l’absence de mesures de sécurité, notamment le manque de signalisation et de barrières protégeant les estivants des véhicules.

Le rapport médical : des blessures qui changent la vie

Le rapport du Dr. Nour Eddine Hilal révèle des blessures graves : fractures du crâne, pression sur le lobe frontal, hématome, déchirure de la paupière, et un handicap permanent de 80%.

Ces données transforment l’affaire d’un simple accident en un dossier de protection de l’enfant nécessitant un soutien psychologique et médical à long terme, bien au-delà de l’indemnisation financière limitée accordée.

Angle juridique : des responsabilités qui se croisent

La loi 81-12 relative au littoral prévoit une gestion intégrée des zones côtières, mais l’absence d’application stricte soulève des interrogations sur le rôle des collectivités locales pour empêcher l’accès des véhicules aux plages.

La défense du prévenu a souligné l’absence de signalisation claire, ouvrant ainsi le débat sur la responsabilité des autorités dans la sécurisation des espaces publics.

Normes internationales : des leçons à tirer

Les rapports de l’OMS et de l’UNICEF insistent sur le fait que la protection des enfants dans les espaces publics est une responsabilité multisectorielle : urbanisme, législation et éducation communautaire.

Dans plusieurs pays, l’accès des véhicules aux plages est strictement interdit, avec des barrières et une surveillance sur le terrain pour protéger les estivants.

Le fossé des indemnisations : une comparaison douloureuse

Alors que Gaïtha a reçu 400 000 dirhams (environ 38 000 euros), les indemnités pour blessures graves d’enfants en Europe peuvent atteindre des centaines de milliers, voire des millions d’euros, pour couvrir les coûts des soins à vie.

Au Maroc, les mécanismes d’indemnisation restent limités et ne reflètent pas l’ampleur des dommages à long terme.

Recommandations pour un été sécurisé

  • Interdire l’accès des véhicules aux plages avec des barrières physiques et des couloirs dédiés aux services.

  • Mettre en place un plan estival local, impliquant autorités, forces de l’ordre et protection civile pour sécuriser les plages.

  • Assurer des indemnités justes prenant en compte les coûts des soins médicaux et psychologiques à long terme pour les enfants victimes.

  • Organiser des campagnes de sensibilisation à destination des familles et de la communauté sur les risques liés aux véhicules dans les espaces publics.

Conclusion

L’affaire Gaïtha n’est pas une exception, mais un signal d’alarme sur la nécessité de revoir les politiques de sécurité au Maroc. Le jugement établit la responsabilité pénale, mais la protection des enfants sur les plages exige un système de prévention multi-niveaux, alliant cadre juridique, ingénierie sur le terrain et sensibilisation communautaire.

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