Samedi matin, la mosquée Hassan II à Tétouan a été le théâtre d’un événement exceptionnel : l’Amir al-Mouminine, le Roi Mohammed VI, a dirigé la prière de l’Aïd al-Adha, accompagné du Prince Héritier Moulay Hassan ainsi que des Princes Moulay Rachid, Moulay Ahmed et Moulay Ismail. Des milliers de citoyens ont rempli les rues traversées par le cortège royal, exprimant leur amour profond et leur respect pour le Roi, acclamant ses pas bénis.
La célébration de l’Aïd al-Adha n’est pas une simple occasion religieuse ; elle symbolise la profondeur des liens entre le peuple et sa direction spirituelle et politique, alliant rites religieux et cohésion sociale. Peut-on voir cet événement comme la continuité d’une tradition royale stratégique qui affirme la position de l’Amir al-Mouminine en tant que protecteur de la religion et de l’État ? Comment cet équilibre entre spiritualité et politique influence-t-il la stabilité nationale face aux évolutions complexes du monde arabe et islamique ?
Dans le sermon qui a suivi la prière, il a été annoncé que le Roi Mohammed VI avait pris la décision consciente de ne pas accomplir personnellement le sacrifice, en s’appuyant sur le verset coranique : « Allah n’a voulu aucune difficulté pour vous dans la religion », conformément au principe de facilitation et de suppression du préjudice. Cependant, cette décision comporte des implications profondes, puisqu’il a choisi de sacrifier au nom de son peuple, s’inspirant de la tradition de son grand-père, le Prophète Mohammed (paix et bénédictions sur lui), qui avait sacrifié deux béliers « un pour moi, un pour ma communauté ».
Le sermon a également souligné « la charge confiée à l’Amir al-Mouminine » pour conduire l’accomplissement des rites religieux en tenant compte des nécessités et des intérêts légitimes. Ici, le rôle du Roi dépasse la simple fonction officielle pour incarner une responsabilité morale, religieuse et sociale.
La présence simultanée des chefs des missions diplomatiques islamiques accrédités au Maroc lors de cette occasion soulève la question du rôle du Maroc dans le monde islamique. Cette célébration annuelle contribue-t-elle à renforcer la position du Maroc en tant que référence religieuse et politique parmi les pays islamiques ? Comment le Royaume peut-il exploiter ces événements pour promouvoir l’unité islamique et la coopération entre les pays arabes et musulmans ?
L’Aïd al-Adha, qui marque le point culminant des dix premiers jours de Dhul-Hijjah, n’est pas seulement une fête de joie, mais une occasion de réflexion sur les valeurs du sacrifice, de la piété et de la solidarité sociale. Comment la société marocaine et arabe peut-elle tirer profit de ces valeurs face aux défis actuels menaçant la paix sociale et la stabilité politique ?
Pour conclure, les prières de bénédiction ont été élevées sur la direction royale pour qu’elle continue son chemin béni alliant droiture religieuse et sagesse politique, préservant ainsi l’unité nationale et renforçant la place du Maroc dans le monde islamique.
