jeudi, juin 5, 2025
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Des infections mortelles dans les hôpitaux marocains : les unités de soins intensifs sont-elles devenues des foyers de contagion au lieu d’être des lieux de guérison ?

Au moment où les établissements hospitaliers sont censés être des espaces de soins et de convalescence, certains services de réanimation et de chirurgie, selon des rapports médicaux et de laboratoire nationaux, se transforment en foyers potentiels de bactéries résistantes aux antibiotiques, mettant en danger la vie des patients, même après leur sortie de l’hôpital. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations sur la capacité du système de santé marocain à faire face à cette crise silencieuse.

La députée socialiste Nouzha Abakrim a adressé une question écrite au ministre de la Santé et de la Protection sociale, relançant le débat sur un dossier sensible : la sécurité des patients au sein même des établissements censés les soigner.

Des bactéries qui prolifèrent au cœur de l’hôpital

Selon la députée, des bactéries dangereuses et résistantes telles que Acinetobacter baumannii et Pseudomonas aeruginosa se propagent dans les services de soins critiques, attaquant les organismes affaiblis des patients. Plus inquiétant encore, ces agents pathogènes sont insensibles à la majorité des antibiotiques, ce qui complique leur traitement et les rend particulièrement mortels.

Mais cette situation est-elle propre au Maroc ? Et est-elle récente ?

Un phénomène mondial, une alerte sanitaire globale

Des organismes internationaux comme l’OMS ou les CDC américains tirent depuis des années la sonnette d’alarme concernant les infections associées aux soins de santé (IAS), affirmant que des millions de patients sont infectés chaque année dans le monde, parfois avec des conséquences fatales.

Dans des pays développés, des budgets considérables sont consacrés à la surveillance des infections nosocomiales, aux protocoles de stérilisation rigoureux et à la formation continue du personnel médical.

Mais au Maroc, existe-t-il une stratégie nationale cohérente pour contrôler ces infections ? Dispose-t-on d’unités indépendantes de veille infectieuse et de réponse rapide ?

Le coût humain et financier : qui compense les victimes ?

Ces infections ne se limitent pas à un danger médical. Elles représentent également une charge économique considérable pour les familles marocaines. La députée affirme que certains patients doivent débourser des dizaines de milliers de dirhams pour acheter des antibiotiques rares et coûteux, en l’absence de tout mécanisme de soutien ou d’indemnisation.

Cela soulève une question dérangeante :Qui est responsable ? Et pourquoi les patients devraient-ils payer le prix d’une infection contractée dans un lieu censé les guérir ?

Un cadre réglementaire absent ou mal appliqué ?

La députée a adressé cinq questions précises au ministre de la Santé, interrogeant notamment le manque de contrôle strict dans les services de chirurgie et de réanimation, l’absence de protocoles de désinfection systématiques, ou encore l’absence de cahiers des charges rigoureux conformes aux normes sanitaires internationales.

Elle a également demandé des clarifications sur les mesures de protection mises en place pour le personnel médical, lui aussi exposé à ces agents pathogènes.

L’image du Maroc en jeu : vers un tourisme médical à haut risque ?

Alors que le Maroc cherche à développer le tourisme médical, cette situation soulève des inquiétudes.

Comment attirer des patients étrangers si nos hôpitaux deviennent synonymes de danger sanitaire ? Quelle image veut-on exporter ?

Le silence institutionnel face à une alerte parlementaire

Une autre question surgit :Où sont les organes de contrôle ? Où est l’Agence nationale du médicament ? Quelles inspections sont menées dans les hôpitaux et cliniques privés ?

Existe-t-il une cartographie nationale des cas d’infection nosocomiale ? Et des responsables ont-ils déjà été sanctionnés ?

Un enjeu de santé publique urgent

Il ne suffit plus d’annoncer la construction de nouveaux hôpitaux. Sans révolution dans la culture de prévention, ces infrastructures resteront vulnérables.

La sécurité sanitaire ne dépend pas que du béton, mais surtout des procédures, de l’éthique, de la vigilance continue et de la transparence.

En guise de conclusion : alerter pour réformer

Le signal d’alerte lancé par la députée Nouzha Abakrim mérite de devenir un débat public national, impliquant les syndicats de la santé, les experts en maladies infectieuses, les associations de patients et les citoyens.

Une question s’impose avec urgence : Souhaitons-nous des hôpitaux modernes en apparence… ou sûrs en profondeur ?

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