L’Algérie a exprimé dimanche son « regret » suite à la déclaration conjointe entre le Maroc et le Royaume-Uni, dans laquelle Londres affirme désormais considérer l’initiative marocaine d’autonomie comme « la solution la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le différend autour du Sahara marocain. Un tournant diplomatique majeur salué par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’issue du cinquième dialogue stratégique maroco-britannique à Rabat.
Quelques heures seulement après cette annonce, la diplomatie algérienne s’est empressée de publier un communiqué confus, oscillant entre dénonciation symbolique et minimisation de la portée réelle du changement britannique. Dans un ton ambivalent, Alger affirme « regretter » le soutien de Londres au plan d’autonomie, tout en soulignant que le Royaume-Uni « n’a pas évoqué la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », tentant ainsi de relativiser l’impact du positionnement britannique.
Or, ce double discours trahit un malaise croissant au sein de la diplomatie algérienne, confrontée à une dynamique internationale qui consolide, jour après jour, la légitimité du plan marocain et isole davantage la thèse séparatiste soutenue par Alger. Les accusations portées par l’Algérie contre le projet d’autonomie – qualifié sans preuve de « vide de contenu » – contrastent avec l’appréciation constante des émissaires onusiens et de plusieurs capitales influentes, qui y voient une base sérieuse de compromis.
Ce glissement stratégique du Royaume-Uni, après celui des États-Unis, de l’Espagne, et d’autres, témoigne d’un basculement géopolitique que l’Algérie tente maladroitement de nier. Le recours au langage du « droit à l’autodétermination » comme ultime échappatoire masque mal la perte d’influence d’Alger, prise de court par la diplomatie proactive et sereine de Rabat.
