jeudi, juin 5, 2025
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Décision du tribunal de rejeter la carte de presse de Mehdaoui… Clôture d’un dossier juridique ou début d’une remise en cause ?

Le rapport du Conseil national des droits de l’homme (2023) souligne que le Maroc vit un moment de redéfinition des frontières des libertés, notamment en ce qui concerne la liberté de la presse et d’expression, dans un contexte d’une dynamique législative accélérée, incluant la nomination d’une commission provisoire pour gérer le secteur de la presse en remplacement du Conseil national. Cette transition temporaire suscite des interrogations quant à la cohérence de la gestion institutionnelle avec l’esprit d’autorégulation et les critères d’indépendance professionnelle.

Dans ce même contexte, Reporters sans frontières a appelé, dans son rapport annuel, à la nécessité de « protéger la liberté d’expression et la presse indépendante de toute interprétation restrictive de la loi », tout en reconnaissant les particularités propres à chaque système juridique.

Comment concilier droit et liberté ?

L’affaire Mehdaoui soulève avec acuité la question de la conciliation entre la rigueur du texte légal et la flexibilité de la réalité médiatique en mutation. Comment garantir un véritable professionnalisme sans porter atteinte à la liberté d’expression ? Et faut-il adopter des normes professionnelles uniformes qui prennent en compte la diversité des formes de production journalistique à l’ère numérique ?

Le jugement peut être objectif d’un point de vue légal, et les compétences de la commission provisoire trouvent leur légitimité dans les textes, mais cela n’empêche pas d’appeler les institutions officielles et les syndicats professionnels à réfléchir à des mécanismes d’évaluation transparents et clairs, garantissant le droit à l’information et respectant la pluralité des formes d’expression journalistique.

En conclusion : vers une lecture équilibrée et ouverte

Le jugement judiciaire doit être respecté et considéré comme un exercice au sein d’un État de droit, mais l’essentiel est d’ouvrir un débat public responsable sur les conditions d’accès à la profession et les critères de reconnaissance de la pratique journalistique, notamment face à la montée en puissance des médias numériques et des initiatives individuelles.

L’enjeu n’est donc pas seulement juridique, mais aussi culturel et professionnel, nécessitant une vision claire et un consensus sur le rôle de la presse dans un Maroc en pleine transition numérique et confronté aux défis des libertés.

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