vendredi, juin 6, 2025
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Le Muay Thaï marocain face au monde : les défis peuvent-ils devenir des opportunités stratégiques ?

Du 23 mai au 1er juin 2025, l’élite nationale marocaine de muay thaï brandira les couleurs du Royaume dans le ciel d’Antalya, en Turquie, lors de sa participation au championnat du monde organisé par la Fédération internationale de Muay Thaï (IFMA). Une présence marocaine remarquable, tant sur le plan humain que sportif, qui reflète l’évolution de ce sport de combat au Maroc, tout en soulevant des questions sur la place du Royaume sur la carte internationale des sports de combat, et sur la vision nationale encadrant et valorisant ces jeunes talents.

La délégation marocaine, partie le jeudi 22 mai, comprend des dizaines de noms jeunes, des moins de 23 ans jusqu’aux athlètes d’élite, avec une forte présence féminine, traduisant un intérêt manifeste pour une base sportive diversifiée. Assistons-nous à un tournant dans la politique nationale de détection et de formation ? Ou s’agit-il encore d’efforts individuels ou régionaux, plus que d’une stratégie institutionnelle cohérente et nationale ?

De Tripoli à Antalya : progression continue ou simple poussée ponctuelle ?

L’équipe marocaine a participé, il y a à peine quelques semaines, au championnat africain à Tripoli, avant de rejoindre un camp fermé à l’Institut Royal Moulay Rachid de Salé, pour ensuite s’envoler vers Antalya. Ce rythme soutenu reflète un esprit de compétition élevé. Mais cela soulève la question : cette stratégie est-elle durable ? Dispose-t-on d’un système intégré pour accompagner ces athlètes sur les plans physique, mental et technique ?

Des noms comme Hiba El Karaoui, Soumaya Toullawi ou Othman Ghouni commencent à marquer les esprits. Mais ces jeunes disposent-ils de l’appui nécessaire pour percer à l’échelle mondiale ? Ou sont-ils menacés par une précarité structurelle en l’absence de parrainage stable et de financement équilibré ?

Parier sur les sports « de l’ombre » : quelle place pour le Muay Thaï dans la politique sportive nationale ?

Les sports comme le muay thaï ne bénéficient généralement pas de la même visibilité ou reconnaissance que le football ou l’athlétisme. Pourtant, ils ont un potentiel unique pour promouvoir une image du Maroc fort, discipliné et créatif sur la scène internationale. La question est alors : l’État exploitera-t-il cet élan ? Le muay thaï sera-t-il inscrit parmi les « priorités sportives nationales » dans la future stratégie du ministère de tutelle ?

Entre soutien, arbitrage et encadrement : la structure de la délégation marocaine est-elle le signe d’une maturité organisationnelle ?

La délégation marocaine ne se limite pas aux athlètes et entraîneurs : elle inclut également des arbitres, médecins et responsables administratifs, tels que le chef de délégation Arabi Hamouche, le docteur Nabil Boujida, ainsi que Mustapha El Ghanam, Rachid Essahiri et Sakina Rafia. Cela témoigne d’une certaine maturité dans la gestion des participations à l’étranger. Mais, plus profondément, cela reflète-t-il une politique centrale structurée ? Ou reste-t-on dans un effort isolé, souvent freiné par un budget restreint et une gouvernance floue entre la fédération, le ministère et le CNOM ?

En profondeur : le Maroc se prépare-t-il à un leadership africain en sports de combat ?

Le Maroc, qui a récemment accueilli des événements majeurs en jiu-jitsu, kick-boxing et arts martiaux mixtes, semble objectivement apte à devenir un leader régional et continental dans ce domaine. Mais ce leadership ne repose pas uniquement sur les médailles, mais sur les infrastructures, la gouvernance sportive et une vision stratégique de long terme.

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