dimanche, juin 1, 2025
AccueilActualitésAprès deux ans de gel... Israël réactive un accord maritime avec le...

Après deux ans de gel… Israël réactive un accord maritime avec le Maroc : que cache le timing ?

Dans un geste qui a surpris de nombreux observateurs, le gouvernement israélien a récemment approuvé un accord maritime signé avec le Maroc en mai 2023, resté gelé pendant plus de deux ans. Ce développement intervient dans un contexte régional tendu et à un moment politique particulièrement sensible, marqué par une colère populaire arabe et islamique croissante face à la guerre en cours à Gaza.

S’agit-il simplement d’une relance technique d’un accord bilatéral ? Ou ce geste cache-t-il des messages politiques et sécuritaires entre les lignes ?

Le contenu de l’accord : ports, sécurité et coopération logistique

L’accord signé à Rabat le 29 mai 2023 vise à organiser et renforcer le transport maritime entre les deux pays sur la base de la libre navigation, de la concurrence équitable et de la coopération mutuelle. Il couvre divers volets, notamment la sécurité maritime, l’accès aux ports, la fiscalité, la résolution des différends, les tarifs et les prix.

L’accord prévoit également la reconnaissance mutuelle des documents des navires, l’ouverture de bureaux de représentation pour les compagnies maritimes dans le pays partenaire, ainsi que la création d’un comité maritime conjoint chargé du suivi et de la gestion des enjeux du secteur.

Question centrale : pourquoi maintenant ?

Ce qui intrigue, c’est que l’accord a été signé quelques mois avant le début de la guerre à Gaza, mais n’entre en vigueur qu’aujourd’hui. Cela soulève plusieurs interrogations :

  • Le calendrier est-il purement administratif ?

  • Ou s’agit-il d’un message politique envoyé par Israël pour rassurer sur la continuité de ses relations régionales malgré les tensions ?

  • Le Maroc a-t-il été consulté au sujet de cette activation ou s’agit-il d’une décision israélienne unilatérale ?

Entre coopération maritime et flou politique : quelle position pour Rabat ?

Fait notable : aucun communiqué officiel marocain n’a, à ce jour, réagi à cette annonce. Faut-il y voir une acceptation tacite ou un silence stratégique visant à éviter l’escalade dans un climat particulièrement inflammable ?

Dès lors, une question s’impose :
Comment le Maroc peut-il concilier ses engagements internationaux avec ses positions historiques sur la question palestinienne ?

Une portée symbolique et géo-économique

Le partenariat maritime, en apparence technique, revêt une forte charge symbolique. Les ports ne sont plus de simples plateformes commerciales : ils deviennent des leviers de projection stratégique dans les relations internationales.

  • Va-t-on assister à l’ouverture de lignes maritimes directes entre les deux pays ?

  • Ces échanges incluront-ils des cargaisons à usage dual, civil et sécuritaire ?

  • Une telle dynamique est-elle compatible avec les engagements du Maroc au sein de l’Union africaine ou de l’Organisation de la coopération islamique ?

Conclusion : coopération technique ou test politique ?

En surface, il s’agit d’un accord logistique visant à fluidifier les échanges. Mais en profondeur, il pose des questions fondamentales sur la nature et les limites de la coopération entre Rabat et Tel-Aviv dans un contexte mouvant.

La question essentielle reste posée :
Le Maroc peut-il continuer à jouer sur les deux tableaux — en tant qu’acteur économique régional et en tant que gardien de la cause palestinienne, notamment à travers son rôle dans le Comité Al-Qods ?

Les semaines à venir permettront sans doute de mesurer la portée réelle de cet accord, entre normalisation assumée et prudence diplomatique.

Articles connexes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Les plus lus

Recent Comments