La bienveillance royale envers les personnes en situation de handicap est-elle réellement appliquée ou certaines parties œuvrent-elles à en bloquer l’expression humaniste ?
Alors que les projets et initiatives en faveur des personnes en situation de handicap se multiplient, notamment sous l’impulsion de la bienveillance royale, la réalité sur le terrain révèle une série de dysfonctionnements et de retards. Malgré l’engagement clair de la Constitution de 2011 – notamment dans son article 34 qui appelle à l’inclusion socio-économique de ces personnes –, des interrogations profondes demeurent quant à la réelle volonté des autorités à concrétiser ces engagements.
Bienveillance royale : réalité ou simple slogan ?
Dans une déclaration qui témoigne d’un désespoir croissant face à l’inaction des autorités, l’Union nationale des personnes en situation de handicap a annoncé une manifestation nationale le 7 mai 2025 devant le Parlement à Rabat, sous le slogan : « Les personnes en situation de handicap, un seul rang… Nos droits sont un pacte inviolable ». Ce cri d’alarme soulève une question centrale : la bienveillance royale est-elle systématiquement entravée par des parties qui bloquent sa mise en œuvre ?
Malgré la publication officielle du décret relatif à la Carte de handicap, celle-ci reste sans effet réel. Une situation qui frustre des centaines de milliers de citoyens qui attendaient un dispositif de soutien concret et opérationnel.
Promesses sans lendemain : où sont les mesures concrètes ?
Parmi les revendications centrales du mouvement figure l’activation immédiate de la Carte de handicap, censée garantir l’accès aux droits fondamentaux : santé, transport, éducation, et conditions de vie dignes. Mais ces droits restent lettre morte. Les promesses électorales et gouvernementales ont-elles été de simples opérations de communication ? Ou bien existe-t-il un blocage structurel à l’intérieur même de l’appareil de l’État ?
Le marginalisation persistante de cette catégorie de la population soulève une question plus large : où en est le Maroc dans ses engagements internationaux en matière de droits humains, notamment ceux relatifs aux personnes handicapées ? Et quelles sont les responsabilités politiques des décideurs qui ferment les yeux sur cette réalité ?
Une mobilisation qui ne fait que commencer ?
La manifestation annoncée par l’Union n’est que le début d’un cycle de protestations, qui pourrait s’amplifier en l’absence de réponses concrètes. Le gouvernement est-il prêt à prendre ses responsabilités, ou continuera-t-il d’ignorer les revendications d’une catégorie vulnérable de ses citoyens ?
Les protestataires réclament également l’instauration d’une allocation mensuelle, garantissant un minimum de dignité et de stabilité économique. Une mesure simple, mais symboliquement puissante, pour rompre avec les politiques d’abandon social.
Conclusion :
L’indifférence du gouvernement envers les droits des personnes handicapées est-elle en train de saper la portée humaniste de la bienveillance royale ? Faute d’une réponse rapide, ce dossier risque de devenir un scandale national et une preuve d’échec des politiques sociales marocaines. La balle est dans le camp de l’État : soit il agit, soit il trahit sa propre légitimité sociale.