Au cœur des transformations économiques majeures que connaît le continent africain, les investissements du Golfe dans le secteur de l’énergie se multiplient avec force, témoignant de l’intention des pays du Moyen-Orient de renforcer leur présence dans ce secteur stratégique. Des transactions colossales d’une valeur de 6 milliards de dollars ont été réalisées ces dernières semaines, confirmant ainsi la volonté des pays du Golfe de renforcer leurs investissements dans ce marché africain, tant prometteur que complexe.
Qui sont les acteurs de ces investissements ?
Parmi les acteurs majeurs, la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dabi, « Adnoc », s’est imposée comme l’un des principaux prétendants dans le cadre d’une offre visant à acheter les actifs de la société « Shell » en Afrique du Sud, d’une valeur estimée à environ un milliard de dollars. Cela soulève une question essentielle : ces investissements sont-ils simplement une étape vers l’élargissement du marché ou les pays du Golfe cherchent-ils à accroître leur pouvoir économique à l’échelle mondiale ?
L’énergie : un carburant pour la relation croissante entre le Golfe et l’Afrique
Il n’est plus un secret que la région du Golfe est devenue un partenaire clé dans le secteur de l’énergie en Afrique. En élargissant ses investissements dans les énergies renouvelables et l’exploration pétrolière et gazière, ces accords font partie d’une stratégie à long terme visant à diversifier l’économie du Golfe. Mais qu’est-ce qui pousse ces pays à s’impliquer ainsi dans le secteur énergétique africain ? S’agit-il uniquement d’opportunités commerciales, ou y a-t-il des considérations plus complexes comme les rapports de force géopolitiques, notamment face à la concurrence internationale pour les ressources naturelles ?
Le rôle du Golfe dans les transformations économiques de l’Afrique
Un examen plus approfondi des rapports économiques montre que les pays du Golfe cherchent de plus en plus à diversifier leurs sources de revenus, afin d’atténuer les effets des fluctuations économiques mondiales. Cette stratégie répond-elle à des défis spécifiques des marchés pétroliers mondiaux ? Selon un rapport de la Banque africaine pour les exportations et les importations, le commerce entre l’Afrique et les Émirats a augmenté de 38 % au cours des deux dernières années, atteignant 86 milliards de dollars en 2023. Cette hausse des échanges témoigne de la solidité des relations économiques, fondées sur des projets d’envergure allant de l’énergie à des technologies d’infrastructure avancées.
Les dimensions de l’expansion du Golfe en Afrique : une opportunité pour tous ou une domination sous conditions ?
Andrew Farand, directeur de la région MENA chez Horizon Engage, une société de conseil en risques politiques, estime que le Golfe perçoit l’Afrique comme une opportunité pour diversifier ses actifs face à des périodes économiques difficiles sur certains marchés locaux. Cependant, peut-on voir ces investissements comme une manière de limiter les fluctuations économiques ? Ou bien les pays du Golfe les considèrent-ils comme un moyen d’élargir leur influence stratégique dans des régions à forte croissance, tout en se lançant dans une compétition acharnée avec les grandes puissances mondiales ?
D’un autre côté, le Kenya représente un exemple concret de cette dynamique, ayant prolongé un accord d’achat de carburant à crédit avec des entreprises du Golfe telles qu’« Adnoc » et « Aramco », peut-on considérer cet accord comme un simple soutien à l’économie kenyane, ou est-ce une manière pour les pays du Golfe de renforcer leur pression sur les nations africaines afin de faciliter des transactions futures ?
L’Afrique tire-t-elle réellement parti de ces partenariats ?
Bien que ces partenariats puissent contribuer à la stabilité économique de certains pays africains, la question demeure : l’Afrique bénéficie-t-elle réellement de ces investissements du Golfe à long terme ? Ces accords profitent-ils principalement aux pays producteurs de pétrole du Golfe, ou bien l’Afrique parvient-elle à tirer profit de ses ressources pour un développement durable ?
Ainsi, quelles implications ces mouvements du Golfe dans le secteur énergétique africain ont-ils pour le reste du continent ? Est-ce une opportunité réelle pour l’Afrique, ou simplement une porte ouverte à une domination économique et commerciale ?
Conclusion :
Avec ces investissements colossaux, les relations économiques entre le Golfe et l’Afrique continueront d’évoluer, mais la question principale reste : l’Afrique pourra-t-elle utiliser ces opportunités pour réaliser un développement équitable et durable, ou restera-t-elle dépendante de la puissance économique montante des pays du Golfe ?
Ces stratégies d’expansion du Golfe constituent-elles une véritable chance pour l’Afrique, ou ne sont-elles qu’un moyen d’imposer une domination économique ?