À l’heure où les discours officiels célèbrent la classe ouvrière à l’occasion du 1er Mai, et où les principes de liberté, de justice sociale et de dignité sont réaffirmés, un nouvel épisode sombre vient rappeler que le monde universitaire n’échappe pas aux abus de pouvoir ni à la répression syndicale.
Une employée de l’enseignement supérieur, militante engagée au sein du Syndicat National des Fonctionnaires de l’Enseignement Supérieur et des Cités Universitaires, subit — selon un communiqué publié par le bureau régional — une campagne systématique d’intimidations et de harcèlement orchestrée par le doyen de la Faculté des Langues, des Arts et des Sciences Humaines de Settat et son secrétaire général.
Pourquoi cette hostilité envers une militante syndicale ? Que cache réellement cette escalade ?
Tout a commencé par des accusations sans fondement et un traitement discriminatoire à répétition, culminant avec un avertissement arbitraire au prétexte de « non-justification d’absence », alors même que la participation de l’intéressée à un forum national sur les femmes dans le secteur — organisé par le syndicat — avait été notifiée à l’administration.
Ce comportement représente non seulement une atteinte claire à la liberté syndicale, garantie par la Constitution marocaine et les conventions internationales, mais aussi une volonté manifeste de briser l’engagement militant, notamment celui des femmes.
Violence verbale sexiste : l’université, nouveau foyer d’agressions genrées ?
Le communiqué du syndicat révèle également que la fonctionnaire en question a été victime d’une agression verbale choquante, avec insultes et propos dégradants proférés par le secrétaire général. Ce type de dérapage ne peut être banalisé :
comment un espace de savoir peut-il tolérer de tels débordements ?
Et où sont les dispositifs de prévention des violences basées sur le genre dans l’environnement professionnel ?
Cet incident s’inscrit dans un climat plus large de dysfonctionnements au sein de l’établissement, marqué — selon les syndicalistes — par une gestion aléatoire, l’absence de transparence, et une gouvernance contraire aux valeurs prônées par les réformes universitaires. L’administration semble ainsi ignorer ses responsabilités fondamentales envers le personnel.
Une mobilisation syndicale en vue : vers une riposte nationale ?
Le bureau régional ne s’arrête pas au constat : il annonce une mobilisation de grande ampleur, avec une manifestation prévue le mardi 13 mai 2025 à 10h30 devant la faculté, appelant l’ensemble des sections syndicales de l’Université Hassan Ier, ainsi que les forces militantes et les acteurs des droits humains, à y participer.
Le syndicat dénonce vivement ces abus, affiche sa solidarité inconditionnelle avec l’employée ciblée, et tient le doyen et son secrétaire général pour responsables de la tension croissante au sein de l’établissement.
L’université face à ses responsabilités : la présidence et le ministère agiront-ils ?
La question cruciale demeure :
la présidence de l’université et le ministère tutelle interviendront-ils pour enquêter, sanctionner, et rétablir les droits bafoués ?
Ou laisseront-ils l’impunité gangréner davantage un espace qui devrait incarner l’exemplarité institutionnelle ?
Conclusion :
Ce qui se passe à la Faculté des Langues de Settat n’est pas un cas isolé. C’est un révélateur inquiétant de l’état des libertés syndicales dans nos universités. Quand le militantisme devient une cible, et que les femmes engagées se retrouvent humiliées pour leur courage, il est temps de tirer la sonnette d’alarme.
Le combat pour la dignité et la justice dans le monde universitaire est plus que jamais un devoir collectif.