Dans un pays qui a toujours considéré ses migrants comme des « ambassadeurs de la nation », et à une époque où les discours sur la protection de leurs droits se multiplient, les histoires douloureuses se succèdent, révélant comment un rêve peut tourner au cauchemar lorsque les enfants du pays tombent dans les filets de la tromperie au nom des coopératives immobilières.
L’affaire de la coopérative « Tounza Al Khair » à Midelt n’est que la partie émergée de l’iceberg, une histoire parmi des centaines qui résument l’ampleur de la souffrance et de la désillusion.
Quand la confiance se transforme en trahison : Qui protège les membres de la diaspora contre les réseaux d’escroquerie déguisée ?
Depuis 2012, des dizaines de Marocains du Monde ont investi les économies de toute une vie d’exil dans ce projet, sur la base d’informations qui présentaient la coopérative comme une initiative officielle, liée au secteur des eaux et forêts, ce qui lui a conféré un vernis de crédibilité.
عندما يتحول الحلم إلى كابوس: نداء مفتوح لتحقيق وطني شامل في اختلالات الوداديات السكنية pic.twitter.com/MLc4wXMTN9
— المغرب الآن Maghreb Alan (@maghrebalaan) April 28, 2025
Mais ce qu’ils n’avaient jamais imaginé, c’est que cette confiance se transformerait en une blessure permanente.
Comment est-il concevable que d’énormes sommes soient collectées pendant plus d’une décennie, sans assemblées générales, sans rapports financiers transparents ?
Où étaient les organes de contrôle ? Pourquoi a-t-on laissé les intérêts des Marocains du Monde exposés à de telles dérives graves ?
Un terrain stérile… et un espoir anéanti
Après des années d’attente, les adhérents ont découvert que le terrain promis, censé accueillir des projets résidentiels garantissant leur dignité et renforçant leur lien avec la patrie, n’était en réalité qu’une parcelle rurale stérile, alourdie par des dettes fiscales accumulées.
مغاربة العالم في فخ الوداديات الوهمية: من سرق حلمهم في امتلاك بيت؟ pic.twitter.com/7pJfLg3Fmd
— المغرب الآن Maghreb Alan (@maghrebalaan) April 28, 2025
Où sont passés les milliards versés par les adhérents ? Qui en a profité ?
Pire encore : comment expliquer que les responsables de la coopérative aient recours au langage de la menace, au lieu de fournir des explications légitimes aux victimes ?
La victime : un Marocain de l’étranger… Le crime : exploiter son rêve patriotique
Voler l’argent des Marocains résidents est déjà une tragédie, mais exploiter l’amour des Marocains de l’étranger pour leur patrie de manière aussi humiliante est encore plus grave.
Ces migrants ne cherchaient pas un investissement lucratif ; ils rêvaient seulement d’un petit foyer pour abriter leurs souvenirs sur leur terre natale.
Faut-il désormais considérer l’appartenance des Marocains du Monde comme une marchandise bon marché sur les marchés de l’escroquerie immobilière ?
Et les discours sur la protection de la diaspora suffisent-ils lorsque la réalité est incapable de leur garantir la sécurité minimale ?
Un appel au sauvetage : entre les discours royaux et la défaillance des institutions
Le Roi Mohammed VI n’a cessé d’appeler à la protection des droits des Marocains du Monde et à l’amélioration du traitement administratif qui leur est réservé, insistant sur la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance dans les projets qui leur sont destinés.
Où sont aujourd’hui les institutions de l’État face à ces directives claires ?
La situation n’exige-t-elle pas l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante, un audit transparent des comptes de la coopérative, un suivi rigoureux du cheminement des fonds et des poursuites sévères contre tous les responsables ?
Ce crime ne doit pas passer sous silence.
Ce qui s’est produit à Midelt n’est pas un incident isolé.
C’est un signal d’alarme sur la prolifération des coopératives fictives qui dévorent l’argent des plus modestes sous prétexte de patriotisme.
L’affaire exige aujourd’hui une mobilisation nationale globale pour protéger les rêves des Marocains, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger, car chaque trahison de la confiance est une blessure infligée au corps même de la nation.
