Face à une inquiétude grandissante, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme à Kénitra a publié un communiqué ferme, tirant la sonnette d’alarme sur la situation critique du KAC (Kénitra Athletic Club), jadis phare du football marocain.
Mais l’inquiétude seule suffira-t-elle à sauver un club qui a marqué l’histoire, ou bien le moment de l’action collective est-il déjà passé ?
Un héritage en or au bord de l’effondrement
Le KAC, qui a inscrit son nom en lettres d’or dans la mémoire du football national, vit aujourd’hui une crise multidimensionnelle : financière, organisationnelle et sportive. Cette crise n’est plus un secret, mais ce qui est plus préoccupant encore, c’est la désunion et le manque de coordination entre les différentes forces de la ville.
Quelles sont les véritables causes de ce déclin ? Et la seule empathie populaire suffira-t-elle à ressusciter un club mourant ?
Des supporters fidèles : dernières forteresses de la résistance
Au cœur de cette déroute, un élément demeure inébranlable : les supporters du club, notamment les Ultras Halala Boys. Ces jeunes continuent de soutenir leur équipe envers et contre tout, devenant ainsi la voix de la conscience kényane.
Or, la Ligue s’est alarmée des restrictions subies par ces supporters concernant leur liberté de déplacement pour encourager leur équipe, droit pourtant constitutionnel.
La liberté de mouvement est-elle devenue un privilège soumis aux caprices de certains appareils ?
L’effritement du soutien institutionnel : Où sont les acteurs économiques ?
L’appel de la Ligue a été clair et direct envers les opérateurs économiques, notamment les entreprises de la zone industrielle franche de Kénitra, pour qu’ils assument leur responsabilité sociétale.
Mais pourquoi ce silence face à l’effondrement d’un emblème historique et sportif de la ville ? Où sont passées les promesses de partenariat social tant vantées par ces entreprises ?
Une fois encore, le discours sur la responsabilité sociétale semble rester lettre morte, en l’absence d’initiatives concrètes.
Discrimination dans le soutien : Une blessure supplémentaire
La Ligue n’a pas hésité à dénoncer la discrimination exercée par certains organes de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) entre les clubs, appelant à appliquer le principe d’égalité des chances.
Certains clubs sont-ils devenus plus « citoyens » que d’autres aux yeux des instances sportives ? Où est donc le rôle de la Fédération dans la garantie d’une répartition équitable et objective des soutiens ?
Une responsabilité collective : Kénitra agira-t-elle avant de perdre son symbole ?
Dans la conclusion de son communiqué, la Ligue a appelé à une mobilisation générale incluant autorités locales, élus, société civile et passionnés du club.
Le sauvetage du KAC n’est plus un choix, mais une nécessité existentielle.
La ville dispose-t-elle aujourd’hui d’une volonté suffisante pour dépasser les querelles politiques et les intérêts personnels afin de sauver son club ? Ou sommes-nous sur le point d’assister, impuissants, à l’écriture des derniers chapitres d’une tragédie sportive ?
Conclusion
Aujourd’hui, sauver le KAC revient à sauver une partie de la mémoire collective et de l’identité sportive de Kénitra.
Les questions sont nombreuses ; seules des réponses par l’action permettront de changer le destin.
Allons-nous voir naître un « Pacte kényan » pour sauver le club et jeter les bases d’une véritable renaissance sportive ? Ou bien le navire du KAC continuera-t-il de sombrer dans un silence fatal ?
