samedi, juin 7, 2025
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Le Sahara marocain dans la vision royale : quand l’initiative devient un levier stratégique international

De l’initiative d’autonomie à un projet géopolitique global : comment la vision royale est-elle devenue un axe central dans les équilibres régionaux et internationaux ?

Lorsque Sa Majesté le Roi Mohammed VI lança, en 2007, l’initiative d’autonomie comme solution définitive à la question du Sahara marocain, il ne s’agissait pas d’une simple réaction politique conjoncturelle, mais de l’annonce d’un tournant stratégique à long terme, alliant réalisme diplomatique et ambition de développement, dans une vision fondée sur la sagesse, la profondeur historique et la prospective géopolitique.

Mais comment cette initiative a-t-elle réussi à s’imposer face à la complexité du conflit ? Assistons-nous à une consécration historique d’un long processus de lucidité royale ? Ou bien la phase actuelle exige-t-elle un renforcement supplémentaire du front intérieur et diplomatique pour accompagner la dynamique de consolidation internationale ?

1. Reconnaissances internationales : du soutien verbal à l’ancrage pratique

Depuis le lancement de l’initiative d’autonomie, un soutien international croissant s’est manifesté, dépassant les simples déclarations pour se traduire en décisions souveraines prises par des États influents. Les États-Unis, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Jordanie… une longue liste de pays qui ont non seulement exprimé leur appui, mais l’ont concrétisé par l’ouverture de consulats à Laâyoune et Dakhla — un acte diplomatique d’une portée symbolique et souveraine majeure.

Mais que signifient réellement ces reconnaissances ? S’agit-il d’une conviction stratégique profonde ou d’un repositionnement tactique dans un nouvel ordre régional ?

Il est probable que les deux dimensions soient à l’œuvre : la proposition d’autonomie du Maroc a su résister dans le temps et s’adapter aux mutations géopolitiques, devenant pour plusieurs capitales un pont réaliste entre la légitimité historique et la stabilité régionale.

2. Développement territorial : le Sahara devient un laboratoire de transformation

Ce qui distingue l’approche marocaine — comme l’explique le Dr Aïdoudi —, c’est que l’initiative d’autonomie n’a pas été pensée comme un simple document politique, mais comme la porte d’entrée d’un projet de société global. L’État n’a pas seulement affirmé sa souveraineté, il a investi massivement dans la transformation structurelle des provinces du Sud : infrastructures, hôpitaux, universités, routes, stations de dessalement, énergies renouvelables…

Mais ce développement est-il suffisant pour neutraliser les velléités séparatistes ?

La réponse ne dépend pas uniquement des réalisations physiques, mais aussi de l’adhésion des populations. Aujourd’hui, la société saharienne participe activement à l’élaboration du modèle de développement local, ce qui rend tout projet hors légitimité marocaine déconnecté des réalités sociales.

3. L’accord d’Abraham et la reconnaissance américaine : un séisme diplomatique

La reconnaissance des États-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, dans le cadre des accords d’Abraham, a été qualifiée — à juste titre par le Dr Aïdoudi — de « séisme diplomatique ». Elle a non seulement brisé une neutralité longtemps affichée, mais elle a déclenché un effet domino dans les positions de pays européens qui, jusque-là, entretenaient l’ambiguïté, à l’instar de la France et de l’Espagne.

Mais s’agissait-il d’un simple échange géopolitique dans le cadre de la normalisation avec Israël ? Ou bien d’un engagement profond des États-Unis pour la stabilité en Afrique du Nord ?

Dans les deux cas, le Maroc a démontré qu’il savait convertir les opportunités diplomatiques en acquis stratégiques durables, sans renier ses constantes nationales.

4. Le briefing de De Mistura : le tournant vers la phase de concrétisation

Le dernier rapport du médiateur onusien Staffan de Mistura a marqué un moment pivot. Il y décrit une situation en « pleine évolution », reconnaissant les efforts sérieux du Maroc, et mettant la pression sur les parties obstructionnistes — en premier lieu l’Algérie.

Ce rapport constitue une rupture : il démystifie le slogan du « référendum d’autodétermination », et met en lumière l’impasse dans laquelle se trouve la thèse algérienne. Il semble ouvrir la voie à une transition, de la phase de conflit à celle de la mise en œuvre progressive de l’autonomie sous souveraineté marocaine.

Conclusion : De la clairvoyance royale… à l’irréversibilité sur le terrain

L’évolution du dossier du Sahara marocain est, en fin de compte, le fruit d’une vision royale lucide, qui a su conjuguer fermeté et ouverture, pragmatisme et légitimité, diplomatie et souveraineté.

Aujourd’hui, chaque discours royal est plus qu’une position : c’est une feuille de route. Et chaque chantier dans les provinces du Sud est plus qu’un investissement : c’est un acte de consolidation stratégique.

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