Dans son article analytique, M. El Hassan Abyaba, professeur universitaire et ancien ministre, revient sur les conclusions du Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le dimanche 19 octobre 2025, au Palais royal de Rabat.
Ce Conseil a été consacré à l’examen des orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2026 et à l’adoption de plusieurs textes à portée politique et institutionnelle majeure.
Mais au-delà du compte rendu institutionnel, Le Maroc Maintenant propose une lecture critique du texte de M. Abyaba, en interrogeant ce qu’il révèle : sommes-nous face à une nouvelle phase de réforme politique, ou face à l’incapacité des partis à en être les moteurs ?
1. M. El Hassan Abyaba entre le texte constitutionnel et le moment politique
Dans son analyse, M. El Hassan Abyaba s’appuie sur l’article 49 de la Constitution marocaine, qui définit les compétences du Conseil des ministres en matière de grandes orientations stratégiques de l’État.
Mais sa lecture dépasse la simple dimension juridique : il y voit un tournant politique majeur, à travers l’adoption de quatre projets de lois organiques relatifs à la Chambre des représentants, aux partis politiques, au contrôle de la constitutionnalité des lois, et à la Cour constitutionnelle.
Pour Le Maroc Maintenant, ce que souligne M. Abyaba, c’est avant tout une volonté de refonder la confiance entre l’État et la société, à un moment où les modèles de représentation démocratique s’essoufflent dans plusieurs pays de la région.
2. M. El Hassan Abyaba et la centralité de la jeunesse dans le projet royal
M. El Hassan Abyaba met un accent particulier sur la décision royale d’encourager les jeunes de moins de 35 ans à participer à la vie politique, en bénéficiant d’un soutien financier couvrant jusqu’à 75 % des dépenses électorales.
Cette mesure, selon lui, traduit une vision royale proactive visant à replacer la jeunesse au cœur du projet national.
Mais la lecture de Le Maroc Maintenant ajoute une nuance essentielle : cette initiative royale illustre aussi le vide laissé par les partis politiques, incapables de renouveler leurs élites ou d’attirer les jeunes vers l’engagement civique.
Autrement dit, l’État prend désormais le relais d’un rôle que les formations partisanes ont progressivement abandonné : celui de former, d’encadrer et d’inspirer les nouvelles générations.
3. M. El Hassan Abyaba face au miroir des partis politiques
Lorsqu’il aborde la question de la réforme du cadre juridique des partis, M. El Hassan Abyaba adopte un ton critique lucide : il plaide pour des partis transparents, respectueux de la Constitution, dotés d’une gouvernance interne démocratique et d’une gestion financière exemplaire.
Cette réflexion, que Le Maroc Maintenant prolonge, pose une question fondamentale :
Comment des formations dépourvues de démocratie interne peuvent-elles prétendre gérer les affaires publiques ?
Ainsi, l’article de M. Abyaba peut être lu comme un plaidoyer académique pour une renaissance politique, où les partis cessent d’être des structures figées pour redevenir des instruments vivants de la volonté populaire.
4. Les réformes royales dans la lecture de M. El Hassan Abyaba : entre nécessité et leadership historique
Dans un passage clé, M. El Hassan Abyaba souligne que les réformes approuvées par le Conseil des ministres sont arrivées « au moment opportun » et qu’elles constituent des réformes royales que les partis n’ont ni proposées ni accomplies.
Cette affirmation, que relève Le Maroc Maintenant, a une portée symbolique forte : elle marque le déplacement du centre d’initiative politique vers la sphère royale, dans un contexte où la crédibilité partisane s’érode.
Mais cette dynamique pose aussi un dilemme politique :
le Maroc choisit-il un modèle d’équilibre entre réforme institutionnelle par le haut et participation démocratique par le bas, ou assume-t-il désormais un leadership centralisé au nom de l’efficacité et de la stabilité ?
5. M. El Hassan Abyaba et la philosophie de la réforme tranquille
En conclusion, M. El Hassan Abyaba évoque un Maroc « qui avance avec calme » sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans un processus où stabilité et réforme s’entrelacent.
Pour Le Maroc Maintenant, cette phrase condense à elle seule la stratégie marocaine des deux dernières décennies : réformer sans rupture, transformer sans agitation, consolider sans précipitation.
Mais notre lecture critique ajoute une interrogation ouverte :
jusqu’où peut-on maintenir ce « rythme tranquille » d’évolution politique dans une société marocaine de plus en plus consciente, jeune et exigeante ?
Conclusion de la lecture critique du Maroc Maintenant
L’article de M. El Hassan Abyaba se distingue par son ton mesuré et son regard d’universitaire averti, qui reconnaît la primauté de l’initiative royale dans la conduite des réformes.
Mais la lecture critique de Le Maroc Maintenant en révèle aussi la tension sous-jacente : un État réformateur face à des partis en perte de souffle, un équilibre fragile entre direction monarchique et légitimité démocratique.
C’est ce double mouvement — la continuité du projet royal et la lente transformation du champ politique — qui façonne aujourd’hui le visage d’un Maroc qui avance, avec assurance et lucidité, vers une démocratie à sa propre mesure.



