mercredi, décembre 3, 2025
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Dialogue social à l’horizon de 2026 : réforme sociale ou carte électorale ?

À l’approche des élections législatives de 2026, la question du dialogue social revient au premier plan. Trois ans après la signature de l’accord du 30 avril 2022, ce pacte reste suspendu entre le discours et l’action, alors que les tensions sociales s’accumulent et que la confiance s’effrite, aussi bien envers le gouvernement que les syndicats.

Des promesses reportées et un temps perdu

Abderrahim Rammah, président du Forum marocain pour le développement social, affirme que le Maroc dispose déjà d’un dispositif complet de dialogue social, et qu’il suffirait de l’appliquer pour instaurer un équilibre entre gouvernement, syndicats et employeurs. Mais une question s’impose : pourquoi ce mécanisme, présenté comme opérationnel, n’a-t-il pas produit de résultats tangibles depuis 2022 ? Est-ce un déficit de volonté politique, ou une stratégie délibérée de report des réformes jusqu’à l’échéance électorale de 2026 ?

Le gouvernement au centre des responsabilités

Dans ce schéma, la responsabilité principale incombe au gouvernement, censé imposer le rythme et convaincre le patronat. Or, l’expérience des dernières années soulève une interrogation : si l’Exécutif détient réellement cette capacité, pourquoi les dossiers brûlants – protection sociale, retraites, salaires – restent-ils en suspens ? Et surtout, osera-t-il engager des réformes impopulaires, comme le relèvement de l’âge de départ à la retraite, avant les élections ?

Des syndicats affaiblis

Le texte plaide pour la protection des libertés syndicales et une meilleure organisation des élections professionnelles. Mais il élude une réalité incontournable : les syndicats ont perdu une grande partie de leur crédibilité auprès des travailleurs. Comment des centrales affaiblies et contestées peuvent-elles porter un dialogue social censé refonder le contrat social ? Ne sommes-nous pas face à un simulacre de négociation plus qu’à un rapport de forces réel ?

La technique contre le politique

Les propositions mises en avant – activation des comités, réforme du code du travail, refonte des retraites, élargissement de la protection sociale – paraissent avant tout techniques. Mais derrière ce discours technocratique se cache un enjeu politique fondamental : s’agit-il d’un dialogue pour améliorer les conditions de vie, ou d’une manœuvre pour gagner du temps en attendant 2026 ?

Entre ambitions et contradictions

Le texte rattache le dialogue social à des objectifs majeurs : justice sociale, droits humains, démocratie, cohésion interne… De grands idéaux, certes, mais en décalage flagrant avec la pratique : lenteurs, renvois successifs, manque de transparence, et un climat de défiance généralisée.

Conclusion : la question de la confiance avant celle des salaires

Le problème central n’est pas tant celui du niveau des salaires ou de l’équilibre financier des retraites, que celui de la confiance perdue. Les Marocains s’interrogent :

  • Pourquoi les engagements passés n’ont-ils pas été respectés ?

  • Le dialogue social protège-t-il vraiment les travailleurs, ou sert-il de paravent électoral ?

  • Est-il encore possible de bâtir un consensus national avant 2026, ou faudra-t-il attendre les urnes pour rouvrir le dossier ?

À ce carrefour, le dialogue social risque de n’être qu’une vitrine politique de plus, à moins qu’il ne parvienne à redevenir ce qu’il prétend être : une véritable force de transformation sociale.

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