Depuis le 17 septembre 2025, les salles obscures marocaines accueillent un large public venu découvrir Casa Guira, le nouveau film produit par RedOne. Après le succès retentissant de L’Batal, l’artiste et producteur marocain de renommée internationale signe son deuxième long-métrage, cette fois en collaboration avec l’acteur-réalisateur Omar Lotfi, dans une œuvre qui mêle humour, action et aventure.
Ce retour pose une question cruciale : le cinéma marocain peut-il réellement offrir une comédie d’action capable de rivaliser avec les standards internationaux, et briser ainsi l’image réductrice d’un cinéma cantonné au drame social ou au réalisme brut ?
L’intrigue suit le personnage d’Ismaïl, libéré après douze années de prison pour vol d’or. À sa sortie, il se retrouve entraîné avec son ami d’enfance, Nassim, dans une course effrénée à la recherche d’un coffre d’or disparu. Le seul homme connaissant l’emplacement du trésor vient de mourir, laissant sur son dos un tatouage en forme de carte énigmatique. Ce point de départ déclenche une succession de scènes burlesques : funérailles qui dégénèrent, hôpitaux et prisons inattendus, médecins imposteurs, mariages chaotiques, poursuites rocambolesques et trahisons multiples.
Mais au-delà de l’aspect comique et de la légèreté des scènes, une interrogation demeure : Casa Guira est-il simplement une comédie destinée à divertir, ou bien une métaphore sur la condition marocaine, où la vie quotidienne se transforme en quête absurde entre illusions, espoirs et désillusions ? Peut-on y lire une représentation de Casablanca elle-même, ville en perpétuelle effervescence, à la fois terrain de survie et espace de tous les possibles ?
Le casting, composé de figures populaires comme Omar Lotfi, Anas El Baz, Karima Ghait, Rachid Rafiq, Ilyass El Maliki et Mehdi Chihab, apporte une richesse d’interprétation et une énergie collective qui renforcent l’identité du film.
Reste à savoir si Casa Guira saura s’imposer face à la concurrence des productions étrangères et prouver que le cinéma marocain est capable de proposer une expérience divertissante et commerciale sans perdre en qualité artistique. RedOne et son équipe parviendront-ils à trouver une véritable “équation marocaine” entre spectacle populaire et cinéma ambitieux, ou bien le film restera-t-il cantonné à une parenthèse légère et éphémère ?