Les déclarations du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, concernant le nombre de logements construits pour les victimes du séisme de la région de Al-Houz ont suscité une vive controverse. L’écrivain et chercheur Ahmed Assid a qualifié ces chiffres de « fantaisistes » et « loin de la réalité sur le terrain », dans un commentaire publié sur sa page officielle Facebook.
Des chiffres contradictoires entre déclarations officielles et réalité
Dans son post, Assid a souligné que le Chef du gouvernement avait récemment annoncé que le nombre de logements construits dépassait 51 000 unités, alors qu’il avait déclaré quelques semaines auparavant que le bilan ne dépassait pas 46 000 maisons. Selon Assid, cette contradiction soulève plusieurs questions sur la fiabilité des données officielles, s’étonnant de la capacité du gouvernement à ajouter cinq mille logements en si peu de temps, dans des conditions complexes comme celles que connaît la région.
Question à débattre : Ces chiffres reflètent-ils réellement les progrès de la reconstruction, ou s’inscrivent-ils dans une démarche visant à embellir les réalisations auprès de l’opinion publique ?
Les défis quotidiens des habitants des villages montagneux
Malgré les chiffres officiels, Assid souligne que la réalité quotidienne est très différente de ce qui est annoncé, car de nombreuses familles passent leur troisième hiver à la belle étoile, sans abri pour les protéger du froid rigoureux. Il ajoute que la part des compensations reçues par les familles touchées n’atteint généralement pas la moitié des promesses de l’État, tandis que d’autres ont été complètement exclus sous prétexte qu’ils possédaient des maisons dans d’autres zones, ce qui pose une question de justice dans la répartition de l’aide.
Question analytique : Comment le gouvernement peut-il concilier rapidité dans les statistiques et précision dans la satisfaction des besoins de tous les sinistrés, surtout dans les zones reculées ?
Les protestations et les demandes non satisfaites
Assid indique également que la détention continue des militants de la coordination des victimes reflète un mépris des revendications locales, les protestations étant traitées par la justice plutôt que par l’écoute et la réponse aux besoins essentiels des habitants. Selon lui, cette approche révèle une stratégie gouvernementale centrée sur la présentation de bilans gonflés plutôt que sur l’admission des retards dans la mise en œuvre.
Question pour l’opinion publique : Dans de telles catastrophes, la priorité doit-elle être donnée à l’affichage de chiffres impressionnants ou à l’écoute des habitants et à la résolution concrète de leurs problèmes ?
Réponse du gouvernement : des réalisations tangibles selon Akhannouch
Pour sa part, le Chef du gouvernement a affirmé que la majorité des habitants de la région de Al-Houz étaient « satisfaits » des mesures de reconstruction et de compensation, se basant sur ses visites répétées et son séjour prolongé sur place.
Lors d’une rencontre télévisée, Akhannouch a évité de fixer une date précise pour le retrait définitif des tentes encore présentes deux ans après le séisme, se contentant de déclarer que le bilan réalisé à ce jour était « honorable ». Il a précisé que le total des logements reconstruits ou rénovés atteignait 51 154 maisons, soit plus de 92 % des chantiers lancés à cet effet, estimant que ces chiffres reflétaient l’ampleur des progrès dans la restauration de la stabilité pour les familles touchées.
Question pour les lecteurs : Comment peut-on vérifier l’exactitude de ces statistiques, et existe-t-il des mécanismes transparents pour que des entités indépendantes contrôlent les chiffres officiels ?
Conclusion
Entre les estimations officielles et la réalité sur le terrain, selon les témoignages de juristes et d’activistes, le dossier de la reconstruction de Al-Houz reste au centre du débat et de la controverse. L’enjeu réel réside dans la présentation de chiffres précis et transparents, accompagnée d’une réponse concrète aux besoins des familles sinistrées, plutôt que de se limiter à des bilans numériques. Car, aussi impressionnants que soient les chiffres, ils ne garantissent pas le succès de l’opération si une partie des habitants continue de vivre sous des tentes ou sans compensation équitable.