Au cœur du Moyen Atlas, et plus précisément dans la province d’Azilal, les habitants de villages tels que Aït Boukmaz, Tamda Noumrassid, Tiza et Aït Faraj continuent d’exprimer leurs protestations contre la marginalisation structurelle dont ils souffrent. Ces mouvements, débutés en juillet 2025, reflètent une crise de développement profonde qui dépasse de simples revendications, révélant des déséquilibres dans la répartition des richesses et des ressources, une faiblesse de la médiation politique et l’échec des institutions élues à tenir leurs promesses.
Les protestations : expression d’une crise structurelle
Les formes de protestation dans ces zones sont multiples : marches, sit-in devant les sièges des préfectures et des gouvernorats, réclamant la fin de l’isolement, l’amélioration des services de base tels que l’éducation et la santé, ainsi que l’accès aux infrastructures numériques.
Ces demandes, bien que paraissant simples, révèlent l’absence d’un développement durable dans les régions montagneuses, où les habitants souffrent du manque de routes goudronnées, de la faiblesse de la couverture sanitaire et de l’absence de réseau internet.
Les élus : absence de médiation et perte de confiance
Les militants locaux soulignent que les élus locaux ne jouent pas leur rôle de défense des intérêts des habitants, se limitant à des activités festives et des apparitions lors de festivals. Cette absence renforce la crise de confiance entre les citoyens et les institutions élues, poussant ces derniers à s’adresser directement aux autorités provinciales et régionales.
Données officielles : indicateurs de marginalisation économique
Les données officielles de la Haute Commissariat au Plan confirment un repli de l’activité économique dans la région de Béni Mellal-Khénifra de 1,3 % en 2023, principalement en raison du recul du secteur agricole. La région affiche également la plus faible contribution au produit intérieur brut national, reflétant un marquage clair de marginalisation économique.
Revendiations principales : de la fin de l’isolement au développement durable
Les demandes des habitants se concentrent sur :
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Fin de l’isolement routier : réhabilitation des pistes et des routes goudronnées.
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Amélioration des services de santé : mise en place d’un personnel médical permanent et modernisation des dispensaires.
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Couverture numérique : raccordement des zones au réseau internet et téléphonique.
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Éducation : amélioration des infrastructures scolaires et fourniture de moyens éducatifs.
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Développement économique : promotion de projets générateurs de revenus et amélioration des conditions de travail.
Questions ouvertes
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Ces protestations peuvent-elles être considérées comme un indicateur de l’échec des politiques de développement dans les zones montagneuses ?
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Quel est le rôle de la société civile dans la sensibilisation et la participation politique dans ces régions ?
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Comment les élus peuvent-ils regagner la confiance des citoyens et défendre efficacement leurs intérêts ?
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Quelles politiques économiques pourraient contribuer au développement durable de ces zones ?
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Existe-t-il des expériences réussies dans des régions similaires dont on pourrait s’inspirer ?
Conclusion
Ce qui se passe dans la province d’Azilal n’est pas de simples protestations passagères, mais un cri de détresse des régions marginalisées réclamant leurs droits fondamentaux. L’État, la société civile et les élus doivent assumer leurs responsabilités pour mettre en œuvre un développement véritable et inclusif, garantissant la justice spatiale et atténuant les souffrances des habitants de ces zones.



